RAPIDE, adj. et subst. masc.
Étymol. et Hist. A. Adj.
1. Av. 1502 « qui se meut ou peut se mouvoir, se déplacer, avec vitesse » (
Octovien de St-
Gelais, Eneide, f
o214 r
o, éd. 1529 ds
Gdf. Compl.);
2. 1670 « emporté, vif, qui manifeste un manque de patience » (
Racine, Bérénice, IV, 1);
3. a) 1674 (du style) « d'expression brève et condensée » (
Boileau, Art poét., éd. H. B. Boudhors, Chant I, vers 164);
b) 1690 « bref, exécuté rapidement, instantané » (
Fur.);
4. a) 1681 (d'une personne) « qui se manifeste, agit efficacement en peu de temps » (
Bossuet, Discours sur l'hist. univ., p. 101);
b) 1781 (chose, faculté, activité) « id. » (
A. Barruel, Les Helviennes, t. 3, p. 52);
c) 1926
ciment rapide (
J. Cahen, Bruet, Carrières, p. 189);
d) 1923
aciers à coupe rapide (
Guillet, Métall. gén., p. 194); 1927
aciers rapides (
Champly, Nouv. encyclop. prat., t. 2, p. 15);
5. 1687 « qui passe très vite (du temps) » (
Bossuet,
Œuvres oratoires, éd. J. Leborq, Ch. Urbain et E. Levesque, t. 6, p. 441);
6. 1749 « très incliné, abrupt » (
Buffon, Hist. nat., t. 1, p. 322);
7. 1794 « proche dans le temps, qui vient trop vite » (
Chénier, Élégies, p. 58).
B. Subst.
1. 1736 plur. « partie d'un cours d'eau sur une forte déclivité » (
Aubin);
2. 1834 « endroit où la pente est forte » (
Sand, Jacques, p. 163);
3. 1870 « train à grande vitesse » (
La Châtre);
4. 1946 « personne vive » (
Mounier, loc. cit.). Empr. au lat.
rapidus, -a, -um « qui entraîne, emporte, impétueux, prompt », qui s'est substitué à l'a. et m. fr.
rade (
xies. judéo-fr.
rabdes « eaux torrentueuses »
Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, 868;
ca 1170
rade « fort (vin) »
Chrétien de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 5125).