RANGER1, verbe trans.
Étymol. et Hist. A. Trans.
1. a) ca 1165
rengier « disposer en un ou plusieurs rangs ou files » (
Benoît de Ste-
Maure, Troie, 8040 ds T.-L.);
b) α) 1551
renger « disposer à sa place, dans un ordre » (
Bonaventure des Périers, Cantique de Moyse ds
Œuvres, éd. L. Lacour, t. 1, p. 183);
β) 1580
ranger en meilleur ordre (
Montaigne, Essais, I, 14, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 59);
γ) 1580
renger les lettres de l'alphabet (
Id., ibid., 54 ds
Œuvres, p. 311);
δ) 1680 « mettre de l'ordre dans un lieu » (M
mede Sévigné, Lettre du 20 oct. ds
Corresp., éd. R. Duchêne, t. 3, p. 44);
c) 1611
ranger au nombre de (
Malherbe, Poésies, LIII, 148 ds
Œuvres, éd. L. Lalanne, t. 1, p. 188);
d) 1660 « écarter pour laisser le passage libre » (
Oudin Fr.-Esp.);
2. a) intrans.
ca 1200 « marcher (à travers), parcourir » (
Aspremont, éd. L. Brandin, 1240: De Paris muevent et chevalcent et
rengent);
b) 1559 mar. (
Amyot, Vies des hommes illustres grecs et romains, Pompée, 73 ds
Hug.: il alloit
rengeant la coste avec ce petit bateau).
B. Réfl.
1. a) α) ca 1165 « se mettre en rangs » (
Benoît de Ste-
Maure, op. cit., 17315: la geude
se fu rengiee D'ambedous parz de la chauciee);
β) 1673
se ranger sous les drapeaux de (
Racine, Mithridate, III, 1);
b) α) 1668 « s'écarter pour laisser le passage » (
Molière, George Dandin, III, 6);
β) 1831 mar.
se ranger à quai (
Will.);
2. 1381 « se mettre du parti de quelqu'un » (
Mir. ND par personnages, éd. G. Paris et U. Robert, t. 7, p. 202, 208: Seigneurs, lez vous me vien
rengier);
3. 1732 « s'assagir » (
Carolet, Le Rival de lui-même in
Le Théâtre de la foire, IX, 90 ds
Quem. DDL t. 19). Dér. de
rang*; dés.
-er.