RANG, subst. masc.
Étymol. et Hist. I. A. 1. a) α) Ca 1100
renc « ligne de guerriers » (
Roland, éd. J. Bédier, 264);
β) 1636
serrer les rangs du bataillon (
Monet,
s.v. serrer);
b) α) 1835
entrer dans les rangs d'une armée (
Ac.);
β) 1918
rentrer dans le rang « renoncer à ses prérogatives » (H.
Albert,
loc. cit.);
2. a) 1165-70
ranc « piste réservée pour la joute » (
Chrétien de Troyes,
Erec et Enide, éd. M. Roques, 2118);
b) α) 1170
se mettre al renc « se présenter au bout de la piste pour engager la joute » (
Marie de France,
Lais, Milun, éd. J. Rychner, 413); 1220-40
se mettre en renc «
id. » (
Lancelot, éd. A. Micha, t. 7, p. 388);
β) 1676 fig.
mettre (des concurrents) sur les rangs (
Corneille,
Pulchérie, II, 1, 376).
B. 1. a) Ca 1100 « rangée (de personnes) » (
Roland, 2192: Sis mist
en reng dedevant ses genuilz);
b) ca 1160 « rangée (de choses) » (
Enéas, éd. J. J. Salverda de Grave, 433: treis
rens de mangnetes);
2. 1771 (
Trév.:
rang signifie encore la place qui convient à une chose parmi plusieurs autres).
II. A. Ca 1140
en renc « à tour de rôle » (
Voyage de Charlemagne, 417 ds T.-L.).
B. 1. 1462
mettre ou ranc de « compter parmi » (
Villon,
Testament, éd. J. Rychner et A. Henry, 1010);
2. a) α) 1462 « privilège » (
Mém. pour servir de preuves à l'hist. ecclés. et civile de Bretagne, t. 3, p. 9 ds
Bartzsch, p. 15: preservation des droitz,
rancs, prerogatives et noblesses tant d'assiepte que autrement);
β) 1640 « place qu'une personne occupe dans la société » (
Corneille,
Cinna, IV, 3, 1207);
b) 1549 « place, position dans un ordre, un classement, une classification » (
Est.). De l'a. b. frq. *
hring « cercle, anneau » (
cf. l'all.
Ring « anneau »), introd. au sens de « assemblée militaire disposée en cercle »; v.
FEW t. 16, p. 246a.