RAMPER, verbe intrans.
Étymol. et Hist. A. 1. a) 1
remoitié du
xiies.
choses rampantes « reptiles » (
Psautier Oxford, 68, 38 ds T.-L.);
b) ca 1170
ramper « ramper (pour grimper) » (
Rois, éd. E. R. Curtius, p. 25);
c) mil. du
xives. « (en parlant des reptiles, de l'homme) progresser par un mouvement de reptation; progresser lentement, le ventre au sol, les membres repliés » (
Roques t. 1, IV, 7346); 1918
rampant aviat. (d'apr.
Esn. Poilu 1919);
2. 1580 « vivre dans une condition abjecte, obscure, malheureuse » (
Montaigne,
Essais, I, 37, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 229); 1683
rampant « misérable, pauvre, obscur » (
Bossuet,
Marie-Thérèse ds
Littré);
3. 1608 « manquer d'élévation et de distinction (en parlant d'un auteur, d'une œuvre) » (M.
Régnier,
Satires, IX, 63 ds
Œuvres compl., éd. G. Raibaud, p. 96); 1690
stile rampant (
Fur.);
4. 1666
rampant « qui s'abaisse devant les personnes influentes, riches » (
Boileau,
Satires, I, 95, éd. A. Cahen, p. 31, var.); 1680 intrans. (
Rich.).
B. 1. Ca 1150 « grimper » (
Thèbes, 10077 ds T.-L.);
2. ca 1200 hérald. « se dresser sur les pattes de derrière » (
Bueve de Hanstone, I, 977,
ibid.);
ca 1200 hérald.
rampant (
ibid., I, 7607);
3. 1314 anat. « s'étaler en se ramifiant sur une surface » (
Henri de Mondeville,
Chirurgie, éd. A. Bos, 1578);
4. a) archit.
α) 1547
rampant subst. « limon d'un escalier tournant » (J.
Martin, trad. de
Vitruve, f
o123 r
o); 1640 « partie, surface d'un édifice qui n'est pas horizontale » (
Mémoires de la Sté de l'hist. de Paris et de l'Île-de-France, t. 12, 1886, p. 318);
β) 1568 adj. « qui va en pente, qui n'est pas de niveau » (
Ph. Delorme,
Architecture, p. 92 ds
IGLF);
γ) 1701
ramper « se développer sur une pente » (
Fur.);
b) 1671
rampant subst. « penchant d'une montagne, d'une colline » (
Pomey);
5. bot.
a) 1584 « s'étaler sur une surface, un support, en s'y accrochant au moyen de vrilles ou de crampons, ou se développer sur le sol » (
Du Bartas,
La Seconde semaine, Artifices, 95 ds
Œuvres, éd. U. T. Holmes, J. C. Lyons, R. W. Linker, t. 3, p. 77: la courge
rampe-loin);
b) 1690
rampant « qui se développe en étant étalé sur le sol » (
Fur.). De l'a. b. frq.
*(h)rampon, dér. de
*(h)rampa « crochet, griffe », qui fait partie d'une famille germ.
*hramp- désignant un objet crochu,
cf. l'a. h. all.
rimpfan « courber, rider », le m. néerl.
ramp « crampe » et également l'ital.
rampa « griffe »,
rampo « crochet », le cat. et l'esp.
rampa « crampe », le prov. et le fr.-prov.
rampa, rampo «
id. » (
FEW t. 16, pp. 658-661).