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RAISONNER1, verbe
Étymol. et Hist. Ca 1190 raisnier « parler à quelqu'un » (Chanson d'Aspremont, éd. L. Brandin, 2395); ca 1210 raisonner (Herbert de Dammartin, Foulque de Candie, éd. Schulz-Gora, 6656), en a. et m. fr.; 1. a) mil. xiiies. raisoné « (d'une personne) en possession de sa raison, raisonnable » (Évangile Nicodème, trad. d'André de Coutance, éd. G. Paris et A. Bos, 576); cf. 1476 parolle raisonnée (Arch. Nord, B 1698, f o69 ds IGLF); b) ca 1380 intrans. raisonner « se servir de sa raison pour connaître, juger » (Roques t. 2, 10251, p. 347); c) 1579 trans. « appliquer le raisonnement à quelque chose, réfléchir sur quelque chose » (Garnier, Troade, acte II, 770 ds Les Tragédies, éd. W. Foerster, II, p. 109); d'où 1611 raisonné part. passé adj. « fondé sur le raisonnement » (Cotgr.); 1674 id. « qui résulte d'un examen réfléchi des raisons » (Corneille, Suréna, IV, 4, 1284); 1680 « qui prouve par des raisonnements » discours raisonné (Rich.), grammaire raisonnée (ibid.); 2. a) 1553 intrans. « chercher et alléguer des raisons pour éclaircir une affaire, appuyer une opinion » (La Bible, s.l., impr. J. Gérard, Job, XXIII, 7); b) 1583 id. « chercher à convaincre quelqu'un par des arguments, des raisons; se défendre » (Garnier, Les Juifves, acte IV, 1471 ds Les Tragédies, éd. W. Foerster, III, p. 149); c) 1662 id. « soulever des objections, répliquer » (Corneille, Sertorius, IV, 2, 1394); d) 1666 trans. « chercher à convaincre quelqu'un de changer de comportement par des arguments qui font appel à sa raison » (Molière, Misanthrope, V, 1, 1483); e) 1793 pronom. « se donner à soi-même des raisons d'agir ou de penser » (Staël, Lettres div., p. 506). Dér. de raison*; dés. -er.