RAISONNABLE, adj.
Étymol. et Hist. 1. a) 1
remoit.
xiies. « doué de raison »
de anme reidnable [ex anima rationali] (
La Comune Fei, 32 ds
Psautier Cambridge, éd. Fr. Michel, p. 291); 1160-74
raisnable (
Wace, Rou, éd. A. J. Holden, 4396: homes [...] bien
raisnable e bien corteis);
ca 1300
resonables (
Macé, Bible, éd. H.-C.-M. Van der Krabben, 20682: De senz garniz et
resonables);
b) 1370-80
raisonnable « qui se laisse guider par la raison » (
Trad. Ovide Remède d'Amour, 190 ds T.-L.);
c) 1666 « qui reste modéré dans ses exigences, ses prétentions » (
Molière, Malade imaginaire, I, 1);
2. a) 1160-74 « conforme aux principes de bon sens, de l'équité »
raançun rednable (
Wace, op. cit., 2142); 1306
voie [
...]
resonnable (
Joinville, St Louis, éd. N. L. Corbett, § 58, p. 95);
b) 1370-80 « qui est suffisant, convenable, acceptable »
mesure raisonnable (
Trad. Ovide Remède d'Amour, 209 ds T.-L.); en partic. 1654 « d'une grandeur ou d'une importance supérieure à la moyenne » (
Ablancourt, Lucien ds
Rich. 1680);
c) 1680 « qui traduit de la modération dans ses exigences »
fraiz raisonnables (
Coutumes du pays et duché de Bourbonnais, titre II, III ds
Nouv. coutumier gén., éd. Bourdot de Richebourg, t. III, p. 1194);
cf. 1514
payer à prix raisonnable (ds
Isambert, Rec. gén. des anc. lois fr., t. 12, p. 11). Dér. de
raison*; suff.
-able*; pour les formes
rednable, resnable, raisnable supra,
cf. aussi sous
raisonner, l'a. fr.
raisnier.