RAILLER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. 1462 intrans. « faire des plaisanteries » (
Villon,
Testament, éd. J. Rychner et A. Henry, 428);
2. 1474
se railler de « se moquer de (quelque chose) » (
Archives du Nord, B 1695, fol. 51 bis v
ods
IGLF);
3. 1479
railler trans. « se moquer de (quelqu'un) » (
ibid., B 1695, fol. 5 v
o);
ca 1485
railler qqn de qqc. (
Mistere Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 6443);
4. 1511
se railler « plaisanter, s'amuser » (P.
Gringoire,
Jeu du Prince des sotz,
La Moralité, éd. Ch. d'Héricault et A. de Montaiglon,
Œuvres compl., t. 1, p. 245);
5. [1539
railler et se gaudir d'aucun (
Est.)] 1656 trans. indir.
railler de « se moquer de » (
Pascal,
Provinciales, IV, éd. L. Lafuma,
Œuvres compl., Seuil, 1963, p. 383). D'un lat. pop. *
ragulare « crier, grogner », dér. de
ragere (v.
raire, réer) et que laissent supposer l'a. fr.
reillier, rellier « gronder, grogner » (
xiiies.,
Huon Le Roi,
ABC, 249 ds T.-L.) et les formes dial. mod. qui y correspondent (v.
FEW t. 10, p. 32b) ainsi que l'a. prov.
ralhar « bavarder, plaisanter » (
Levy Prov.) et l'ital.
ragliare « braire » (
FEW t. 10, p. 33a et b).