RAGE, subst. fém.
Étymol. et Hist. I. 1. a) 1100 « violent transport de colère » (
Roland, éd. J. Bédier, 747); 1130-40
plains de rage (
Wace, Vie de Sainte Marguerite, 235 ds T.-L.);
b) 1
erquart
xiiies. p. métaph. en parlant du vent (
Reclus de Molliens, Charité, 59, 9,
ibid.); 1671
faire rage id. (
La Fontaine, Imitation d'Anacréon ds
Littré);
2. ca 1160 « passion violente pour quelque chose » (
Enéas, 813 ds T.-L.);
3. 1
erquart
xiiies. « douleur violente » (
Reclus de Molliens, Miserere, 61, 12,
ibid.: De si grant famine le
rage); fin
xives. en parlant d'un mal de dents (
Jehan Froissart, Chroniques, éd. G. Raynaud, t. 9, p. 281); 1549
rage de dens (
Est.).
II. 1288
avoir rabe « être enragé » (
Jacquemart Gielee, Renart le Nouvel, éd. H. Roussel, 3289); 1360-70
rage (
Baudouin de Sebourc, XI, 746, éd. Brocca). Du lat. pop. *
rabia, altér. du lat. class.
rabies « rage (maladie) »; fig. « transport furieux, fureur ».