RAFALE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1640 « coup de vent violent et subit » (
P. Bouton, Relation de l'establissement des François depuis l'an 1635 en l'isle de la Martinique, p. 33 d'apr.
A. Weil ds
R. Philol. fr. t. 45, p. 34);
2. 1874 p. ext.
rafale de balles (
Zola, Nouv. contes Ninon, p. 211). Orig. incertaine.
FEW t. 10, pp. 28b-29a, propose un empr. à l'ital.
raffica (att. dep. 1614 d'apr.
DEI; également vivant dans les dial. de l'Italie du Nord, v.
FEW,
loc. cit., p. 29a) avec altération due à un croisement avec
(s')affaler* « être porté par le vent sur la côte sans pouvoir se relever (d'un navire) », l'ital.
raffica étant lui-même d'orig. onomatopéique;
Cor.-
Pasc., s'appuyant sur le fait que le mot est plus anc. en esp. et en port. (esp.
refriega dep. 1567 ds
Jal1,
ráfiga en 1616,
ráfaga dep. mil.
xviies. d'apr.
Cor.-
Pasc.; port.
refega dep. 1541 ds
Jal1;
refrega en 1614,
Mendes Pinto ds
Mach.2), pense que le mot esp. est peut-être à l'orig. de l'ital. et du fr.;
refriega serait un dér. très anc. du verbe
refregar « frotter » (dér. de
fregar, du lat.
fricare « frotter »), se serait spécialisé dans le domaine nautique à partir du sens « frottement violent », et aurait perdu son second
r par dissim.; le changement d'accent fait cependant difficulté: il pourrait s'expliquer par l'infl. du cat.
ràfega (lang. où
refregar se prononce
rafegar et peut donc avoir
ràfega comme dér.) mais ce mot, bien que vivant dans qq. dial. (v.
Alc.-
Moll), ne semble pas att. anciennement.