RADOTER, verbe intrans.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1180
radoté « fou, tombé en enfance » (
Fierabras, 82 ds T.-L.);
b) ca 1185 « tenir, par sénilité, des propos décousus et peu sensés » (
Alexandre de Paris, Alexandre, II, 10
in Elliott Monographs, 37, p. 78);
2. 1613 « dire des choses sans raison, sans fondement » (
M. Régnier, Satire, XIV, 8 ds
Œuvres compl., éd. G. Raibaud, p. 189);
3. 1833 « se répéter, rabâcher » (
Balzac, loc. cit.). Issu, par remplacement de
re- par
ra- (servant prob. à marquer un renforcement de l'idée exprimée par le verbe), de l'a. fr.
redoter (
ca 1100
redoté « tombé en enfance »
Roland, éd. J. Bédier, 905;
ca 1155
redoter « tenir, par sénilité, des propos décousus et peu sensés »
Wace, Brut, 1868 ds T.-L.), dér. d'un verbe *
doter, empr. au m. néerl.
doten « être fou » (
cf. aussi l'angl.
to dote « radoter ») ou, déjà, à l'a. b. frq. (
FEW t. 15, 2, p. 67a;
Valkh., pp. 212-213).