RACLER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. a) α) 1377
raicler « enlever avec un instrument quelques parties de la surface d'un corps (en le grattant ou en le frottant) » (doc. ds
B. Prost, Inv. mobiliers des ducs de Bourgogne, t. 1, 3123); de nouv. 1495 [éd.]
racler (
Bernard de Gordon, Pratique I, 27 ds
Littré);
β) vers 1450 part. passé « pelé » (
Sottie du gaudisseur et du sot, 142 ds
Rec. Trepperel, Sotties, éd. E. Droz, p. 12: deux malastrus
racletz);
b) α) 1579 « piller, rafler » (
H. Estienne, De la precellence du langage françois, éd. Ed. Huguet, p. 129);
β) 1936
racler les fonds de tiroirs (
Céline, loc. cit.);
c) 1887 champ. « faire remonter avec effort de la trachée les mucosités qui s'y trouvent » (
A. Baudouin, Gloss. du pat. de la Forêt de Clairvaux ds
Mém. de la sté ac. d'agric., des sc., arts et belles-lettres du départ. de l'Aube, 3
esérie, t. 24, p. 16); 1929
se racler la gorge (
Giono, loc. cit.);
2. a) 1623 mus.
racler les boyaux (
Sorel, Francion, éd. E. Roy, t. 1, p. 111);
b) 1772
racler un air (
Voltaire, Mélanges de poésies, 35 ds
Littré);
3. a) 1768 [éd.]
gozier raclé par la piquette (
Id., Guerre civile de Genève, Chant V, Bezançon, N. Grandval, p. 58);
b) 1839 « frotter rudement sur » (
Flaub., Smarh, p. 90). Empr. au prov.
rasclar « passer la racloire sur une mesure de grains pour faire tomber ce qui s'élève au-dessus du bord » (
ca 1240,
Donat provensal ds
Levy Prov.) et « enlever avec un instrument quelques parties de la surface d'un corps » (
xives.,
Merveilles d'Irlande,
ibid.), d'un lat. pop. *
rasclare, issu par syncope de *
rasǐcŭlare, du lat.
rasus (v.
ras3), part. passé de
radere « raser ».