RACINE, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. a) 1
remoit.
xiies. empl. p. im., désigne les provignements du peuple d'Israël (
Psautier de Cambridge, éd. Fr. Michel, LXXIX, 9); 1188
id. (
Aimon de Varennes,
Florimont, 8395 ds T.-L.: Amors li ot el cuer planté Un arbre [...] Les
racines sont de sospir, Et tuit li rain sont de desir);
b) 1155 fig. « principe, source, cause » (
Wace,
Brut, 1883,
ibid.); 1160-74 (
Id.,
Rou, éd. A. J. Holden, III, 11287: coveitise [...] Ele est
racine de pechié);
c) 1155
id. « souche, origine (d'une personne) » (
Id.,
Brut, 3927 ds T.-L.);
2. 1155 bot., cette partie de la plante étant utilisée comme nourriture (
Id.,
op. cit., 237,
ibid.: vivre de
racines Come bestes e salvagines);
ca 1160 comme médecine (
Eneas, 7969,
ibid.); spéc.
ca 1256
rachine de fonoil, de fleurs de glai (
Aldebrandin de Sienne,
Régime du corps, 51, 11; 78, 19,
ibid.).
B. P. anal. « partie d'un élément implantée dans une autre »
1. dans le corps d'un être vivant
ca 1200 (
Li Dialoge Gregoire, 171, 1,
ibid.: lur lengues jus trencier de la
racine);
xives.
la racine dou col [des oiseaux] (
Moamin et Ghatrif, III, 8, 2,
ibid.); av. 1549
racine des cheveulx (
Marguerite de Navarre,
Heptaméron, LIV, éd. M. François, p. 342); 1575
racine [
des dents] (
Paré,
Œuvres, XV, 26, éd. J.-Fr. Malgaigne, t. 2, p. 444b); 1690
racine [
de poil] (
Fur.);
id. pathol.
racine [
de cancer; de cor au pied] (
ibid.);
2. 1269-78 « base, fondation d'une construction »
la racine [de la forteresse] (
Jean de Meun,
Rose, éd. F. Lecoy, 7860).
C. Fig.
1. xiiies. [ms.] math.
la racine cube d'aucun nombre (
Comput [Bibl. nat. fr. 7929], fol. 15 ds
Littré);
2. 1578 ling. (
H. Estienne,
Deux Dialogues, éd. P.-M. Smith, p. 421: mot [...] qui est procedé de la mesme
racine). Du b. lat.
radicι
̄na « racine » (Pelagonius, mil.
ives.), dér. de
radix, -icis, d'où l'a. fr.
raïs, v.
raifort.