RABIOT, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. a) 1831 arg. mar.
rabiau « ce qui reste de boisson après la distribution des rations aux hommes » (
Will., v. aussi
Fr. mod. t. 26, p. 56); 1859
id. rabiot « soupe que les soldats laissent quelquefois au fond de la gamelle » (
Larch., p. 80);
b) 1859
id. « temps de service supplémentaire auquel est astreint un militaire qui a encouru une peine disciplinaire » (
ibid.);
2. 1832 arg.
rabio « avantage supplémentaire, excédent dont on souhaite bénéficier »
vingt pour cent de rabio (
E. Corbière, Le Négrier, aventures de mer, Paris, 1834, 2
eéd., t. III, p. 195 ds
R. Philol. fr. t. 28, p. 207); 1866
rabiot (
Hugo, loc. cit.);
3. 1920 fam. « temps supplémentaire de travail »
faire du rabiot (
Bauche). Prob. du gasc.
rabiot « petits poissons, rebut de la pêche » (pat. de Teste ds
FEW t. 10, p. 70a), dér. de
rabe « œufs de poisson » var. des pat. de l'Ouest (1730,
Savary Suppl., p. 1111:
rabes de morue ... le terme n'est en usage qu'à La Rochelle, v. aussi
FEW t. 10, p. 69b); de
rave « œufs de morue, le plus souvent salés » (1679,
J. Savary, Le Parfait négociant, t. 2, p. 198: déjà au
xvies., une attest. isolée de
raue au sens de « sorte de poisson »
Statuts de la cour de Monsieur Saint Lasche, éd. Techener ds
Romania t. 34, p. 608) ce sens s'expliquant par le fait que les œufs de poisson formaient un renflement du corps de l'animal comparable à une
rave*. La forme norm.
rebiots « surcroît de taxes » (1638,
Lettre d'une mère à son fils ds
Ferrand, Muse norm., t. II, p. 171; 1642,
Cant ryal,
ibid., p. 241, ligne 8), « primes de séance des absents réparties en surplus aux présents dans un chapitre » (1770 à Caen d'apr.
Esn. 1965) est prob. à rapprocher de
rabiot.