RÉGION, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) 1119 « pays » (
Philippe de Thaon,
Comput, éd. E. Mall, 2637);
xiiies. p. métaph.
el regiun de mort (
Evangile de Nicomède, A, 1433, éd. G. Paris et A. Bos);
b) ca 1380 « ensemble de territoires qui tous présentent un certain caractère commun » (
Roques t. 2, n
o13032, 10368);
c) 1559 « zone délimitée artificiellement » (
Amyot,
Pompee, 11 ds
Littré);
2. a) p. anal.
α) fin
xives. « espace du ciel correspondant à chacun des signes du zodiaque » (
Eustache Deschamps, VII, 239, 20 ds T.-L.); 1675, 23 oct. « chacune des différentes parties du ciel » (M
mede Sévigné,
Corresp., éd. R. Duchêne, II, 140);
β) 1636 « chacune des couches différentes de l'atmosphère » (
Monet);
γ) 1690 philos. anc.
région du feu (
Fur.); 1694
région éthérée (
Corneille);
b) fig.
α) 1654 « champ où s'exerce une autorité » (
Guez de Balzac,
De la cour,
5ediscours ds
Littré: la haute
région du ministère);
β) 1672 (
Molière,
Femmes savantes, I, 1: les hautes
régions de la philosophie);
3. 1478 « partie du corps plus ou moins délimitée » (
N. Panis, trad. de la
Chirurgie de Gui de Chauliac d'apr.
Sigurs, p. 292). Empr. au lat.
regio « direction (en ligne droite); ligne droite », « lignes droites tracées dans le ciel par les augures pour en délimiter les parties » d'où « limites, frontières » et par suite « portion délimitée, quartier ». L'a. fr. a possédé parallèlement la forme pop.
reiun (1119,
Philippe de Thaon,
op. cit., 2795);
rëon (fin
xiies.,
Orson de Beauvais, 1932 ds T.-L.).