RÉBARBATIF, -IVE, adj.
Étymol. et Hist. 1. a) Fin
xives. « au poil hérissé; rude, qui rebute » (
Jean Froissart, Chron., III, § 107, éd. L. et A. Mirot, t. 13, p. 23, 4: ils sont plus
rabarbatifz que singes qui mengent porée et enfans leur veulent tollir); 1554 (
Thevet, Cosmogr., I, 6 ds
Hug.: Le peuple est
rhabarbatif, n'ayant aucune civilité en soy); 1588
mine rebarbative (
Montaigne, Essais, III, 5, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, p. 844);
b) 1635
orgueil rubarbatif (Trad. de M
ellede Gournay, à la suite des
Essais de Montaigne, p. 695 ds
Gdf. Compl.);
2. 1670 « (d'une chose) ennuyeux »
mots rebarbatifs (
Molière, Bourgeois gentilhomme, II, 4). Dér., à l'aide du suff.
-(at)if*, du verbe a. fr.
rebarber « s'opposer, tenir tête » (
ca 1250 intrans.
Doon de Mayence, 178 ds T.-L.; 2
emoit.
xiiies.
Gaufrey, 307,
ibid.) dér. de
barbe*, proprement « se dresser barbe contre barbe » (le préf.
re- exprimant une oppos.; dés.
-er). Les formes en
ra- et en
ru- sont dues à des altér., v. aussi
Hug.