RÉALGAR, subst. masc.
Étymol. et Hist. Ca 1300
realgar (
La Chirurgie de l'abbé Poutrel, éd. Ö Södergård, f
o41 r
o10). Empr. à l'ar.
rahǧ (ou rahaǧ) al-ǧār, même sens (littéral. « poussière de caverne » parce que, d'apr.
Dozy cité ds
Lammens, p. 201, cette matière était tirée des mines d'argent). Le mot est prob. parvenu en fr. par l'intermédiaire de l'esp.
rejalgar (
xiiies. ds
Cor.) ou du cat.
realgar (fin
xiiies. ds
Alc.-
Moll.).
Cf. également le lat. médiév.
realgar (av. 1250 d'apr.
Latham), le vénit.
realgar (1258 ds
Pellegr. Arab., p. 588) et l'a. prov.
realgar (déb.
xives. ds
Romania t. 40, p. 359). En a. fr. et m. fr., le mot a connu de nombreuses formes, v. notamment
FEW t. 19, pp. 144-145 et T.-L.,
s.v. riagal. D'apr.
Lammens, pp. 201-202 (repris par
J. J. Hess ds
Vox rom. 1937, t. 2, pp. 475-476), l'ar.
rahǧ al-ǧār serait une erreur de lecture pour
rahǧ al-fār « poudre des rats » (les lettres ar.
f et
ǧ
sont de forme très voisine), cette substance étant effectivement utilisée comme mort-aux-rats.