QUITTE, adj.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 « libéré d'une charge morale, d'une faute » (
Roland, éd. J. Bédier, 1140);
2. déb.
xiies. « exempté, libre, débarrassé de » (
St Brendan, 1544 ds T.-L.);
ca 1450
être quicte pour (
Monstrelet,
Chron., éd. L. Douët-D'Arcq, t. 1, p. 42); 1548
en être quitte pour (N.
Du Fail,
Baliverneries ou contes nouv. d'Eutrapel, éd. J. Assézat,
Œuvres facétieuses, t. 1, p. 305);
3. ca 1160-74 « sur lequel il n'y aura plus de droits, qui n'est plus dû » (
Wace,
Rou, éd. A.-J. Holden, III, 10720);
4. ca 1160-74 « libéré de sa dette » (
Id.,
ibid., 10724);
5. 1461-62
jouer à quitte ou à double, ici au fig. « risquer le tout pour le tout » (
Jean de Bueil,
Le Jouvencel, I, XI, éd. L. Lecestre, t. 1, p. 201);
6. 1675
quitte à « au seul risque de » (M
mede Sévigné,
Lettres, éd. R. Duchêne, t. 2, p. 186). Empr. au lat. jur.
quietus (v.
coi et
quiet) prononcé au Moy. Âge
quitus (
Nierm.) par suite d'une accentuation hypercorrecte (réaction contre
pariétem au lieu de
paríetem) du lat. class.
quiétus (ce dernier étant à l'orig. de
coi*).