PÂTE, subst. fém.
Étymol. et Hist.1. 1174-78 «farine détrempée et pétrie» (
Etienne de Fougères,
Livre des manières, éd. Lodge, 703: pein de neire
paste); spéc. 1778
pâtes d'Italie (
Parmentier,
Le Parfait Boulanger, p.384 ds
Quem. DDL t.12); 1825
pâtes (
Brillat-
Sav.,
Physiol. goût, p.75);
a) xiiies.
en paste «entouré de pâte» (du poisson) (
Des III Dames qui troverent l'anel au conte ds
Montaiglon et
Raynaud,
Fabliaux, VI, 138, 56); 1672, 20 avril
comme un coq en pâte «dans une situation confortable et agréable» (M
mede Sévigné,
Lettres, éd. La Pléiade, I, 483);
b) 1389 en parlant du travail du boulanger (Ph.
de Mézières,
Vieil Pelerin, 3, 300, 468 cité par
G. Roques ds
Z. rom. Philol. t.98, p.217: que tu mectes la main à la
paste dont le pain soustiendra le jeune Moyse); d'où 1486
mettre les mains a la paste «entreprendre un travail» (
Guillaume Alexis,
Le Dialogue du crucifix et du Pelerin, éd. A. Piaget et E. Picot, III, 60);
2. p.anal.
a) 1495 «préparation médicinale»
pâte royale (
R. des soc. savantes, t.III, 1878, 180 ds
IGLF);
b) 1520 «procédé de reproduction d'oeuvres en bas-relief»
pate cuite (
Inv. de Marguerite d'Autriche, n
o102-103 ds
Gay);
c) 1557
paste a papier (
Secrets d'Alexis, part. 2, liv. 6, fol. 66 v
o,
ibid.);
d) 1688 «composition d'eau et farine mêlées ensemble dont on se sert pour faire tenir les morceaux de cuir des talons» (
Rich. t.2);
e) 1690 «composition de matières broyées et mêlées utilisées en peinture» (
Fur.);
f) 1723
pâte molle «espèce de fromage» (
Savary des Bruslons,
Dict.univ. de commerce d'apr.
FEW t.8, p.744b);
g) 1803 typogr.
tomber en pâte «se rompre, se mêler» (
Boiste);
3. 1554 fig.
bonne paste de gens «personne facile à vivre» (
Bonaventure des Périers,
Nouv. Récréations et Joyeux Devis, V, éd. Kr. Kasprzyk, p.32). Du lat. tardif
pasta «pâte (de farine)»,
ives., Marcellus Empiricus, empr. au gr. τ
α
̀
π
α
σ
τ
α
́ «mets constitué à partir d'un mélange de céréale et fromage» (
Liddell-
Scott), neutre subst. de l'adj. π
α
σ
τ
ο
́
ς «saupoudré».