PUER, verbe intrans.
Étymol. et Hist. 1. 1176-81
puir intrans. « sentir très mauvais » (
Chrétien de Troyes,
Chevalier lion, éd. M. Roques, 116);
2. a) xiiies. [ms. fin
xiiies.] trans. « répandre une très mauvaise odeur de » (
Lancelot, éd. A. Micha, t. 3, p. 90:
puier);
b) 1580 fig. (
Montaigne,
Essais, II, 12, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 498:
puans au dedans toute sorte de vices). Du lat. pop.
*putι
̄re, lat. class.
putēre « être pourri; sentir très mauvais ».
Puir s'est empl. jusqu'au
xviies., et l'on trouve encore les formes
je pus, tu pus, il put ds
Ac. 1762 et
Trév. 1771,
s.v. puer.
Puer est att. sporadiquement et peut-être régionalement à l'inf. en a. fr. (
cf. puier ds
Lancelot, loc. cit.), au fut. en 1530 (
Palsgr., p. 736a: je
pueray, parmi les formes de
puir), à l'impér. en 1656 (
Rayot ds
Fouché Morphol., p. 160:
pue), à l'ind. en 1664 (
Lonchamps,
ibid.:
pue), à l'inf. en 1673 (
Ménage ds
Fouché Morphol., p. 220, puis dans les dict. dep.
Rich. 1680). Le changement de conjug. a pu se faire sous l'infl. des formes du plur. de l'ind. prés. et de verbes en
-uer comme
diminuer, remuer, saluer, tuer (
Fouché Morphol., p. 160, 220).