PUCE, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 1170
pulce « petit insecte sauteur parasite de l'homme et de quelques animaux » (
Rois, éd. E. R. Curtius, p. 53, 21); 1269-78
puce «
id. » (
Jean de Meung, Rose, éd. F. Lecoy, 17811);
b) α) mil. du
xiiies.
avoir la puche en l'oreille « être tracassé par des soucis d'amour » (
Le dit de la Tremontaine, 60 ds
Romania t. 44, 1915-17, p. 567);
β) 1642
avoir la pulce à l'oreille « être inquiet » (
Oudin Fr.-Ital.);
c) α) 1310-40
mettre (à qqn) la puche en l'oreille « provoquer (chez quelqu'un) un désir amoureux » (
Jean de Condé, Dits et contes, I, 9, 265 ds T.-L.,
s.v. oreille); 1649 [éd.]
mettre (à qqn) la puce à l'aureille «
id. » (
Scarron, Virgile travesti, livre IV, Paris, T. Quinet, p. III);
β) ca 1316 [ms.]
mettre (à qqn) la puce en l'oreille « inspirer des inquiétudes » (
Gervais du Bus, Fauvel [ms. B.N. fr. 146, fol. 42c], éd. A. Långfors, p. 189, 1588);
δ) 1640
secoüer les pulces (
Oudin Ital.-Fr.,
s.v. scuoter);
2. 1936
jeu de puces (
Catal. jouets [Bon Marché]);
3. 1937
marché aux puces, puces (
A. Breffort ds
L'Œuvre, 26 janv., p. 2, col. 2);
4. 1960 électron. (
P. Dreyfus,
En route vers l'an 2000, 125 ds
Quem.
DDL t. 30);
5. 1962 « personne de petite taille » (
Rob.);
5. 1976 informat. (
Lilen-
Morvan).
B. 1. 1562 [éd.]
puce de mer (
Du Pinet, Hist. du monde de C. Pline Second, t. 2, p. 559, note b);
2. 1764
puce d'eau (
Valm., s.v. binocle).
C. 1. 1775 « brun rouge assez foncé rappelant la couleur de la puce » (
Bachaumont, Mémoires secrets pour servir à l'hist. de la république des lettres en France, 13 nov., Londres, J. Adamson, 1785, t. 8, 248);
2. 1775 adj.
couleur puce (
Id., ibid.). Du lat.
pūlicem, acc. de
pulex, au sens A 1 a. Pour l'expr.
puce en (ou
à)
l'oreille, v.
A. Långfors ds
Neuphilol. Mitt. t. 41, pp. 110-112 et
Rey-
Chantreau Expr.