PSYCHIQUE, adj.
Étymol. et Hist. I. 1557 « qui est attaché à la matière, matérialiste » ici en empl. subst. (
Dupuyherbant,
De penitence, 200b ds
Fonds Barbier : Et toutesfois ces arrogants
Psychiques avecq leurs progeniteurs nient et mesprisent tout); 1605 (
P. Le Loyer,
Hist. d. spectres, 803 B,
ibid. : Blasmer les chefs de l'Église; Et les Catholiques qu'ils appeloient
psychiques ou animaux); 1721 adj. et subst. « animal » (
Trév.).
II. 1. 1819 « qui se rapporte à l'âme »
fluide psychique (
Boiste);
2. 1837 « qui concerne l'esprit »
histoire psychique (
Balzac,
C. Birotteau, p. 220); 1907 subst. (
Bergson,
op. cit., p. 203 : que le physique soit simplement du
psychique inverti). I empr. au lat. chrét.
psychicus, subst. plur.
psychici « les charnels, les matérialistes », nom donné par Tertullien et les Montanistes aux Catholiques (mot trad. ensuite par
animalis), p. oppos. à
spiritalis ou
pneumaticus (v.
Blaise Lat. chrét., s.v. psychicus). D'apr. les plus anc. témoignages, en partic. St Paul, Irénée, Plotin, les Gnostiques répartissaient l'humanité en trois catégories : ο
ι
̔
π
ν
ε
υ
μ
α
τ
ι
κ
ο
ι
́ « ceux qui se sentent pourvus d'une perfection innée, dont la nature est esprit », ο
ι
̔
ψ
υ
χ
ι
κ
ο
ι
́ « ceux qui n'ont qu'une âme et point d'esprit, mais chez qui le salut peut encore être introduit par instruction », ο
ι
̔
υ
̔
λ
ι
κ
ο
ι
́ « les êtres dépourvus d'esprit et d'âme, uniquement constitués d'éléments charnels voués à la destruction » (La Gnose ds
Histoire des Religions, éd. La Pléiade, II, 364-423). II empr. au gr. ψ
υ
χ
ι
κ
ο
́
ς « qui concerne le souffle ou la vie; l'âme » dér. de ψ
υ
χ
η
́ « âme ».