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PRUD'HOMME, PRUDHOMME, subst. masc.
Étymol. et Hist. I. 1. Ca 1100 subst. prozdome « homme vaillant, de valeur » (Roland, éd. J. Bédier, 26); 1176-81 adj. preudome « preux, vaillant » (Chrétien de Troyes, Chevalier Lion, éd. M. Roques, 1684) − 1700, Pomey, encore empl. au xixes. dans un cont. hist. (v. supra); 2. a) 1260 preud'ome « homme expert et versé dans un métier, qu'on charge de certaines fonctions, comme d'attester en justice, d'estimer la valeur d'un objet... » (Étienne Boileau, Métiers, éd. Lespinasse et Bonnardot, I, 21, p. 7); b) 1671 prud'homme « homme expert et compétent dans certains domaines » (Pomey : le different est remis au jugement des prud'hommes); c) 1806 (Loi [du 18 mars] portant etablissement d'un Conseil de Prud'hommes à Lyon ds B. des lois, 4esérie, t. 4, p. 352). II. 1852 (H. Monnier, Grandeur et décadence de M. Joseph Prudhomme [titre d'une comédie]). I comp. de preux*, de la prép. de* et de homme* (du type li fel d'anemis, mon las de cors, v. Tobler t. 1, p. 135) avec développement partic. de la voy. init. Le développement sém. a suivi l'évol. hist., du sens de « homme vaillant, preux, type du parfait chevalier » à « homme de mérite, qui fait preuve de sentiments nobles » et « homme sage, avisé, d'expérience, reconnu compétent dans un domaine et pouvant être considéré comme un expert à ce titre », le mot étant de moins en moins senti comme relié à preux (ce qui explique également que preude a fonctionné comme adj. indépendant dans l'expr. preudes gens xvies. et aussi preudeshommes xves., v. Gdf.). C'est le recul de la connotation laud. du mot qui a permis le passage à II, la création de ce type de bourgeois sot, satisfait de soi et solennel, ayant débuté vers 1830, à travers des caricatures de scènes pop., et aboutissant à la comédie de H. Monnier.