PRUDE, adj. et subst.
Étymol. et Hist. 1. Pris en bonne part
a) 1640 subst. « femme sage, sérieuse » (
Rotrou,
Les Captifs, II, 3 ds
Œuvres, éd. Viollet-le-Duc, t. 4, p. 115);
b) 1651 adj. « sage, sérieux » (
Loret,
Muze histor. ds
Livet Molière);
2. 1651
fausse prude (
Scarron,
Virgile travesti, éd. 1786, livre VI, t. 4, p. 380);
3. péj.
a) 1656 « personne qui fait la modeste » (Abbé
de Pure,
La Prétieuse, 163 ds
Brunot t. 3, p. 153);
b) 1656 « femme d'une réserve excessive ou affectée quant aux mœurs ou à la bienséance » (
Scudéry,
Clélie, 2
epart., livre 1, p. 235). Issu, avec altér. prob. sous l'infl. de
prudent*, de l'a. fr.
preudhomme (v.
prudhomme) et
prodefemme « femme sérieuse, de mérite » (fin
xiies.,
Vie d'Edouard le confesseur, 6166 ds T.-L.) d'où l'accept. laud. du mot, à l'orig., v. aussi
preux; sur l'évol. sém. de
prude au
xviies., v.
R. Jasinski,
Molière et le « Misanthrope », pp. 94-96.