PROVOQUER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. a) Mil. du
xiies. « inciter, pousser quelqu'un par une sorte de défi ou d'appel » (
Psautier Oxford, Cantique de Moïse, p. 243, 15 ds T.-L. : Si cume li aigles
purvocanz a voler ses pulcins);
b) mil. du
xiies. empl. abs.
provoquer qqn « l'inciter à la violence » (
Psautier Cambridge, 5, 12,
ibid.);
ca 1170 trans. « inciter à (une violence) par une attitude agressive » (
Rois, éd. E. R. Curtius, p. 209); 1779
provoquant (
Beaumarchais,
Observations [Gudin V, p. 5] ds
Proschwitz Beaumarchais, p. 154);
c) 1762 « exciter le désir de quelqu'un par son attitude (en parlant d'une femme) » (
Rousseau,
Emile ds
Œuvres compl., éd. B. Gagnebin et M. Raymond, t. 4, p. 693); 1776
provoquant (
Restif de La Bret.,
Le Paysan perverti, t. 3, p. 57);
2. 2
emoit. du
xves. [ms.] « être volontairement ou non la cause de quelque chose » (
Brunet Latin,
Trésor, éd. P. Chabaille, p. 628 [ms. Genève, Bibl. publ., fr. 160]). Empr. au lat.
provocare « appeler dehors, faire venir; appeler à, exciter à, défier; faire naître quelque chose », en dr. « en appeler, faire un appel ».