PROVISION, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 1265 « attribution d'un salaire » (
Brunet Latin,
Trésor, éd. F. J. Carmody, p. 397, 35, var. des mss
CFK);
b) ca 1350 « mise en possession d'un bénéfice ou d'un office ecclésiastique » (
Ordonnances, 16, 344 ds
Bartzsch, p. 46);
c) 1611
lettres de provision « lettres, ayant valeur de titre régulier, par lesquelles un bénéfice ou un office est conféré à quelqu'un » (
Cotgr.); 1636
provisions plur. «
id. » (
Monet);
2. 1316 « ensemble de choses indispensables ou utiles que l'on réunit pour assurer la subsistance, l'entretien d'un individu ou d'un groupe » (
Jean Maillart,
Roman du comte d'Anjou, éd. M. Roques, 7636);
3. 1549 fig. « toute espèce de réserves intellectuelles ou morales » (
Est.).
B. 1. 1320 « prévoyance, précaution; mesure de prévoyance » (doc., Saint-Quentin ds
Gdf.);
2. a) 1466 « décision judiciaire provisoire » (
Louis XI,
Lettres, III, 35 ds
Bartzsch, p. 72);
b) ca 1470
par provision « provisoirement, d'une manière qui ne représente pas une solution définitive » (
Chastellain, IV, 408, 25 ds
Heilemann Chastellain, p. 271);
c) 1549 « en attendant qu'un jugement définitif soit rendu » (
Est.);
d) 1599
provision « jouissance d'un bien accordée préalablement à une partie en attendant qu'un jugement définitif soit rendu » (
Les Coutumes du pays et duché de Normandie, Rouen, 37b d'apr.
FEW t. 9, p. 487a);
e) 1636
par provision « pour commencer, en attendant » (
Monet);
3. « somme »
a) ca 1470 « somme versée d'avance à quelqu'un, en acompte » (
Chastellain, IV, 421 ds
Gdf. Compl.);
b) 1643 « créance que le tireur d'une lettre de change ou d'un chèque possède sur le tiré et qui sera payée à l'échéance » (
Kuhn, p. 133);
c) 1679 « somme remise d'avance à un courtier, un avoué, un avocat, à valoir sur ses honoraires » (
Savary,
Le Parfait négociant, II, 159 ds
Kuhn, p. 214). Empr. au lat.
provisio « action de prévoir; action de pourvoir à; précautions, prévoyance », dér. de
providere « voir en avant; prévoir, pourvoir à » (v.
pourvoir), en b. lat. « approvisionnement », en lat. médiév. « attribution d'un bénéfice ecclésiastique ».