PROVINCIAL, -ALE, -AUX, adj. et subst.
Étymol. et Hist. 1. Domaine eccl.
a) adj.
ca 1240
menistre provincïal (
St François, 1604 ds T.-L.); 1292, mai
prieus provinchial de Franche [des Frères précheurs] (
Lettres, Roisin, 325,
ibid.);
xives.
conciles provinciaus (
De droit et de justice, B.N. fr. 20048, fol. 41a ds
Gdf. Compl.);
b) subst. 1288
grant maistre et provincial [de l'ordre saint Dominique] (
Jacquemart Gielée,
Renart le Nouvel, éd. H. Roussel, 7269);
2. domaine admin.
a) « appartenant, relatif à une province » fin
xves. adj.
ung homme provincial (
Ancienn. des Juifs, Ars. 5082, fol. 175c ds
Gdf. Compl.); 1520, 3 janv.
prevot provincial des maréchaux de France [en Berry] ds
Catal. des actes de François Ier, Paris, 1887, t. 1, n
o1293); 1576
Estatz provinciaulx [de Normandie] (Arch. Calvados, chapitre de Lisieux d'apr.
G. Dupont-Ferrier ds
R. hist., t. 160, 1929, p. 166, note 4); 1656 subst. (
Pascal,
Lettre escrite à un provincial par un de ses amis, Paris;
Cioranescu 17e, 51915);
b) p. oppos. à Paris, la capitale
α) 1633, 1
ermai adj. (
Guez de Balzac,
Lettres, VI 34, A Borstel ds
Œuvres, Paris, Louis Billaine, 1665, t. 1, p. 232 : Je n'ai plus que des pensées
provinciales et rustiques);
β) 1640, 20 déc. subst. (
Id.,
ibid., XXI, 33, A Chapelain, t. 1, p. 838 : Je vous confesse que je suis le plus rustique
Provincial qui soit d'icy à Paris),
cf. les connotations péj. rapportées par
Rich. 1680,
Fur. 1690 et
Vaug. Nouv. Rem. t. 2, 1692, pp. 306-308);
3. opposé à
universel « d'un pays particulier » 1595 adj. (
Montaigne,
Essais, III, V, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, p. 888). Empr. au lat.
provincialis adj. « de province, des provinces », subst. « habitant d'une province [au sens lat. du terme] » dans la lang. class.; à basse époque, dans la lang. eccl. « qui administre une province ecclésiastique » (
provincialis episcopus « chorévêque » 451 ds
Blaise Lat. chrét.), « du pays » p. oppos. à
peregrinus (
ibid.), puis passé dans le vocab. admin. :
comes provincialis « landgrave » (1122 ds
Nierm.).