PROTESTATION, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1269-78 « déclaration, attestation solennelle qu'une personne fait de ses sentiments, de sa volonté »
je faz bien protestacion (
Jean de Meun,
Rose, éd. F. Lecoy, 15221);
2. 1283 « opposition à une demande, une exception » (
Philippe de Beaumanoir,
Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, VI, 196, p. 99); 1304
protestacioun « déclaration formelle par laquelle on proteste contre quelque chose » (
Year books of the reign of Edward the first, Years XXXII-XXXIII, p. 37 ds
Gdf. Compl.); d'où 1479 « écrit contenant cette déclaration » (4 juin,
Lett. de Franç. de Genas a Louis XI, Arch. ds
Gdf.,
s.v. protest), attest. isolée; à nouv. 1790 (
Robesp.,
Discours, Petit. peuple avign., t. 6, p. 594); en partic.
a) 1842 hist. relig. « acte par lequel les principaux partisans de la doctrine de Luther protestèrent en 1529 contre un décret de la diète de Spire » (
Ac. Compl.);
b) 1890 hist. pol.
les députés de la protestation (
Lar. 19eSuppl.);
3. 1462 dr. « action par laquelle on dresse le protêt d'une lettre de change, d'une traite » (
Établissement de quatre Foires annuelles en la ville de Lyon, 8 ds
Ordonn. des Rois de France, t. XV, p. 646);
4. 1834 « témoignage de désapprobation, d'opposition » (
Sainte-Beuve,
Volupté, t. 1, p. 65). Empr. au b. lat.
protestatio « protestation, assurance » formé sur le supin
protestatum de
protestari, v.
protester.