PROTESTANT, -ANTE, subst. et adj.
Étymol. et Hist. 1. 1542 adj. « celui, celle qui embrasse la religion dite réformée »
les seigneurs protestans (
Jean Fathon de Colombier à Christ. Fabri à Thonon ds
A. L. Herminjard,
Corresp. des réformateurs dans les pays de lang. fr., Genève, t. VIII, p. 200); 1542 subst.
tous les Protestans s'assemblent (
Id.,
ibid., p. 251);
2. 1618 adj. « relatif aux Chrétiens des Églises issues de la Réforme et à leur foi »
ceste Religion protestante (
Petit Anti-Huguenot, p. 18 ds
Richard Kirchenterminologie, p. 59). Part. passé adj. et subst. de
protester* d'apr. l'all.
Protestant (lui-même empr. au lat.
protestans, -antis, part. prés. de
protestari, v.
protester) nom qu'on donnait aux partisans de Luther, parce que en 1529, à l'issue de la Diète de Spire (19 avr.) ils protestèrent publiquement d'appeler du décret de l'Empereur, à un Concile général : « so
protestieren und bezeugen wir hier mit öffentlich vor Got..., dass » (
Richard,
op. cit., p. 56); en fr. le mot a d'abord été appliqué aux protestants d'Allemagne et de Suisse (v. ex.
supra et ds
Richard,
op. cit., p. 58), c'est en 1546 qu'on le relève pour la 1
refois utilisé en parlant des protestants de France (
Mart. du Bellay,
Lett. ds
Bullet. histor. et philos., 1895, p. 28 ds
Gdf. Compl.), mais il reste rare jusqu'au
xviies., v.
Guez de Balzac,
Lettre de 1651 : « Je voudrais bien que
protestant fût aussi bien usité en France qu'en Allemagne, et je m'en servirois très volontiers si le peuple l'entendoit » (
FEW t. 9, p. 477a, note 10).