PROTECTEUR, -TRICE, adj. et subst.
Étymol. et Hist. I. Subst.
A. 1. a) 1234 « celui qui protège » (
Charte ds
A. Thierry,
Rec. des monuments inéd. de l'hist. du Tiers État, t. 4, p. 710 ds
Gdf. Compl. : deffenseurs et
protecteurs des eglises);
b) 1547 spéc. comme titre (
Corresp. polit. d'Odet de Selve, éd. G. Lefèvre-Pontalis, p. 99 ds
Fonds Barbier : le conte de Harfort [...] qui a tiltre de
protecteur et deffenseur du roy et du royaulme); 1657 spéc. titre de Cromwell ([Ph.
de Villers],
J. du voyage de deux jeunes Hollandais à Paris en 1656-1658, éd. A. P. Faugère, p. 97 ds
Boulan, p. 117 : milord
Protecteur);
2. 1505 « celui qui protège, favorise une chose, une activité » (
Gringore,
Folles entreprises ds
Œuvres compl., éd. Ch. d'Héricault et A. de Montaiglon, t. 1, p. 94 : Tremblez [...] Meneurs, ducteurs, de vices
protecteurs); 1694 (
Ac. : la
Protectrice des beaux arts);
3. 1678 « celui qui protège, favorise les intérêts, la carrière de quelqu'un » (
La Fontaine,
Fables, VIII, 18, 5);
4. 1832 « homme qui entretient une femme » (
Balzac,
Bourse, p. 423).
B. 1. 1869 mar. « feuille métallique appliquée à la surface extérieure d'un navire » (
Littré);
2. 1904 techn.
protecteur de niveau d'eau (
Nouv. Lar. ill.);
3. 1930 technol. « carter ou enveloppe entourant les organes d'une machine » (
Champly,
loc. cit.).
II. Adj.
1. a) 1717 « qui défend, protège » (
Crébillon,
Sémiramis, p. 129 : un héros
protecteur des forfaits);
b) 1789 écon. pol.
lois protectrices (
Proc.-Verb. Cons. Agric. et Comm., Const., I, p. 28 ds
Brunot t. 6, p. 314); 1846
système protecteur (
Proudhon,
Syst. contrad. écon., t. 2, p. 48);
c) 1857
société protectrice des animaux (
Michelet,
Insecte, p. 400);
d) 1859 pol.
état protecteur (
Bonn.-Paris);
e) 1932 chim.
colloïde protecteur (
Lar. 20e); 1958
action protectrice (d'un colloïde) (
Plais.-Caill.);
2. 1726
un air de protecteur « un air condescendant, hautain » (
Lesage,
Le Diable boiteux, p. 322); 1811
un air protecteur (
Jouy,
Hermite, t. 1, p. 210); 1772
ton protecteur (
Arnaud,
Épreuves du sentiment, t. 3, p. 33). Empr. au b. lat.
protector « garde du corps, satellite; protecteur, défenseur », dér. de
protegere (
protéger*).