PROSTITUER, verbe trans.
Étymol. et Hist. I. 1. a) 1380 « déshonorer quelque chose par l'usage indigne qu'on en fait » (
Jean Le Fevre,
La Vieille, 87 ds T.-L.);
b) 1666 en parlant d'un écrivain (
Furetière,
Roman Bourgeois, 379 ds
IGLF : les pauvres auteurs qui
ont prostitué leur nom et leur plume pour leur réputation);
c) 1688
prostituer son honneur (
Rich. t. 2);
2. 1530 « livrer à la débauche » (
Jean Bouchet,
Les Triumphes de la noble et amoureuse dame, 145 ds
La Curne).
II. Verbe pronom.
1. 1560 « s'exposer à quelque chose » (
E. Pasquier,
Pour parler du Prince ds
Hug.);
2. 1618 « se livrer à la débauche » en parlant d'un homme (
D'Aubigné,
Hist., II, 439 ds
Littré); 1671 en parlant d'une femme (
Pomey);
3. 1775 « se livrer d'une manière dégradante à quelque chose » (
Beaumarchais,
Mémoires II, 105 ds
IGLF : S'il [le célèbre avocat] épouse les bonnes causes, il ne
se prostitue pas aux mauvaises). Empr. au lat.
prostituere « placer devant; exposer aux yeux » fig. « déshonorer, salir », comp. de
pro- « devant » et
statuere « poser, placer ».