PROPOSITION, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. 1
remoitié
xiies. «résolution, dessein» (
Psautier d'Oxford, 77, 2 ds T.-L.);
2. a) ca 1265 «ce que l'on propose, soumet au consentement; texte proposé à une assemblée délibérante» (
Brunet Latin, Trésor, III, LXXXVII, 3, éd. F. J. Carmody, p.408, 14);
b) 1747
faire quelque proposition (à quelqu'un) «faire des propositions déshonnêtes» (
C. Crébillon, Angola, II, 26 ds
Brunot t.6, p.1096, note 8);
3. a) ca 1265 log. «énonciation d'un jugement de réalité ou de valeur» (
Brunet Latin, op. cit., II, XXXIX, 6, p.206, 32); 1370-72 (
Oresme, Ethiques, Prol., éd. A. D. Menut, p.100: ceste
proposicion est vraye:
homo est animal);
b) fin
xiiie-déb.
xives.
id. «prémisse d'un syllogisme» (
Gloss. Bibl. royale Bruxelles 9543 ds T.-L.);
c) théol. «article résumant une doctrine [
cf. thèse]» [lat. ecclés.
propositio 1560 (Jugement de condamnation par la Sorbonne de 14 propositions du théologien M. Baius); 1567, 1
eroct. (Bulle
Ex omnibus afflictionibus condamnant 79 propositions du même théologien ds
Hexaples ou les six colonnes sur la constitution Unigenitus, Amsterdam, 1721, t.2, p.891); 1587 (
Propositiones quas Lessius anno 1587, die maii Facultati theol. Lovaniensi [Louvain]
obtulit ds
Théol. cath. t.8, 1, col. 453); −à propos du Jansénisme: 1641, 6 mars Bulle
In eminenti condamnant globalement les propositions de l'
Augustinus et celles des Jésuites ds
Duplessis-
D'Argentre, Collectio judiciorum, t.3b, p.244 −informations fournies par R. Taveneaux, professeur émérite à l'Université de Nancy II] 1645 (
Barcos, Traité [
...]
pour servir de réponse aux accusations [
...]
qu'on a formées contre cette proposition du livre ,,De la fréquente communion`` [
...]
que S. Pierre et S. Paul sont deux chefs de l'Église qui n'en font qu'un ds
Théol. cath. t.8, 1, col. 473); 1649 (
Pierre de St Joseph, Les sentiments de St Augustin [
...]
touchant les propositions que la faculté de théologie a fait examiner ..., ibid., col. 494;
cf.1657 [les]
cinq propositions [de Jansenius] (
Pascal, Provinciales, XVIII ds
OEuvres, éd. J. Chevalier, p.884);
d) ca 1658 math. «énoncé d'une vérité à démontrer, d'une question à résoudre» (
Id., De l'esprit géométrique, 2,
ibid., p.597: prouver toutes les
propositions un peu obscures);
e) 1660 rhét. «exposition du sujet» (d'un poème dramatique) (
Corneille, Discours de l'utilité et des parties du poëme dramatique ds
Théâtre, éd. P. Lièvre et R. Caillois, Paris, 1961, t.1, p.28: La protase où se doit faire la
proposition et l'ouverture du sujet);
f) 1690 gramm. (
Fur.).
B. Ca 1170 terme biblique
pains de propositiun (
Rois, III, VII, 4, éd. E. R. Curtius, p.128). Empr. au lat.
propositio, dans la lang. class. «action de mettre sous les yeux, de présenter» (spéc. dans la lang. chrét.
panes propositionis «douze pains placés devant le tabernacle du Temple et renouvelés chaque semaine»
Exode, XXV, 30), «majeure d'un syllogisme», «exposé d'un sujet, thème», «phrase, proposition» (Quintilien); à basse époque «dessein, but, intention», «conseil, suggestion faits à quelqu'un» (533,
Digestes de Justinien), «énoncé d'uncas de controverse» (
ibid.).