PROMENER, verbe
Étymol. et Hist.A. Trans.
1. 1365 «mener, faire aller en différents lieux» (
Psautier lorr., éd. Fr. Apfelstedt, 79, 1: qui moinnes et
promoinnes Joseph comme une berbis);
2. 1587
promener la haine (Fr.
de La Noue, Discours pol. et milit., 75 ds
Littré);
3. 1639 [éd.] «déplacer, faire aller et venir quelque chose» (
Mairet, Le Grand et dernier Solyman, I, 3, Paris, A. Courbé, p.12); 1668 (
Boileau, Satire, VIII, éd. A. Cahen, p.115, 288: il
promene sa veuë).
B. Pronom.
1. a) ca 1485 «aller d'un lieu à un autre (pour se détendre, prendre l'air ou sans intention définie)» (
Myst. du V. Testament, éd. J. de Rothschild, indication scénique suivant le vers 42157);
b) α) 1656
Qu'il se promène (
Molière, Le Dépit amoureux, IV, 2, 1193, éd. E. Despois, t.1, p.481);
β) 1665
envoyer promener (
Id., Dom Juan, IV, 5, t.5, p.179);
γ) 1676
allez vous promener (M
mede Sévigné, Lettre du 1
erjuin ds
Corresp., éd. R. Duchêne, t.2, p.306);
2. 1600 [éd.] «s'attacher successivement à (en parlant du regard, de la pensée)» (O.
de Serres, Théâtre d'agriculture, Paris, Jamet Métayer, p.17: les yeux s'y [és montaignes]
promenans à l'aise);
3. 1674 «aller çà et là (en parlant d'une chose)» (
Boileau, Art poétique, chant I, 167, éd. Ch. H. Boudhors, p.86).
C. Intrans. 1530 «se promener» (
Palsgr., p.770b). Réfection, d'apr. les nombreux verbes commençant par
pro-, de l'anc. verbe
pourmener «mener, faire aller en différents endroits» (
ca 1150,
Thèbes, éd. Raynaud de Lage, 2763), formé à partir de
pour-* et de
mener*. On trouve, en 1640, dans
Oudin Ital.-Fr., s.v. spasso: le François dit envoyer paistre,
envoyer pourmener.