PROLÉTAIRE, subst. et adj.
Étymol. et Hist.1. Ca 1375
prolectaires antiq. romaine (
Raoul de Presles,
Cité de Dieu, l. III, exposition sur le chap.17, ms. Paris BN fr. 170 [
ca 1380], f
o132 v
o:
prolectaires [...] laissiez en la cite de Rome pour engendrer enfanz); 1578
prolétaires (
La Cité de Dieu, trad. G. Hervet, I, 88b, D, éd. 1578 cité par H.
Vaganay ds
Rom. Forsch. t.32, p.136);
2. 1789 époque mod., adj. (
Dupont de Nemours, 24 sept., Arch. parlementaires, 1
resérie, t.IX, p.167, col. 2: des citoyens
prolétaires, quittes envers la patrie, quand ils lui ont donné des enfants); 1792 subst. (A.
Clootz,
Pétition des Domestiques, 28 août, Arch. parlementaires, 1
resérie, t.L, p.671, col. 1: les bornes qui séparent les
prolétaires des citoyens actifs); 1825
classe prolétaire (
Saint-
Simon,
De l'organisation sociale, t.V, vol. 10, p.124 ds
Vardar Soc. pol., p.295); 1848
prolétaires de tous les pays, unissez-vous! (K.
Marx, F.
Engels,
Manifeste du Parti communiste, trad. L. Lafargue, Paris 1897, p.60). Empr. au lat.
proletarius «citoyen de la dernière classe de la société romaine, qui n'était considéré comme utile que par les enfants (
proles) qu'il engendrait», dér. de
proles «race, lignée, enfants».
Cf. St Augustin,
Civ. Dei, éd. Migne, l. 3, chap.17:
proletarii illi, qui eo quod proli gignendae vacabant.