PROCHAIN, -AINE, adj. et subst.
Étymol. et Hist.A. Proximité dans le temps
1. 1
remoit.
xiies. «dont la venue est proche» (
Psautier de Cambridge, éd. Fr. Michel, XX, 11: la tribulatïun est
pruceine [
tribulatio proxima est]);
ca 1175
la mort proceine (
Benoît de Ste-
Maure,
Chron. ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 16116);
2. ca 1160 «qui sera, dans une suite, le premier à se présenter à partir du moment présent» (
Eneas, éd. J.J. Salverda de Grave, 1648: al plus
prochain oré S'en tornera o sa navie); 1216 (
Anger,
Vie St Grégoire, 2571 ds T.-L.: Icil [...] qui après moi
Prechain emperëour sera); 1252
pasques preuchaines (doc. Arch. Eure-et-Loir. ds
Gdf. Compl.).
B. Proximité dans la parenté, dans la fraternité, dans l'amitié
1. a) ca 1120-50 empl. subst. «de la même lignée» (
Grant mal fist Adam, éd. H. Suchier, I, 30: il sunt mi
proceain, Quant d'un sol lignage Sunt e fol e sage, Corteis e vilain);
ca 1160 (
Eneas, 2277: Ge sui
prochains de lor ligniee);
b) ca 1120-50 «rapproché (dans l'ordre de la parenté)»
lor proceain parent (
Grant mal fis Adam, 121); 1155
sa cusine prochainne (
Wace,
Brut, éd. I. Arnold, 9651);
2. ca 1120-50 subst.
sun proceain «son semblable» (
Grant mal fist Adam, 116); 1343
Aime ton prouchain Com toy mesmes (
Miracles de N.-D., éd. G. Paris et U. Robert, V, 920);
ca 1540 plur.
les prochains (
Anon., tr. Bullinger, II, 4, p.546 ds
Hug.); 1671
nôtre prochain (
Pomey);
3. 1155 «proche par le coeur, intime»
amis preçains (
Wace,
op. cit., 533); fin
xiies.
un suen prochain (
Béroul,
Tristan, éd. E. Muret, 4347).
C. Proximité dans l'espace
1. 1155 «non loin du lieu considéré» (
Wace,
op. cit., 11355: Quant venuz fu al munt
prochain);
ca 1160
prochain de (
Benoît de Ste-
Maure,
Troie, 23486 ds T.-L.);
2. 1549 «qui, parmi d'autres lieux, est le plus rapproché d'un autre lieu pris comme référence» (
Est.: La plus
prochaine maison de la nostre). D'un adj. lat. vulg.
*propeanus, dér. de l'adv.
prope «près».
Prochain est concurrencé en a. fr. par
proisme (1
remoit.
xiies. subst. «le prochain, le semblable» et «ami, proche»,
Psautier d'Oxford, éd. Fr. Michel, XIV, 4 et LXXXVII, 19; du lat.
proximus «le plus proche», dér. de
prope) qu'il supplantera au cours de la période du m. fr.