PRIX, subst. masc. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1050 «somme à payer pour le passage sur un bateau» ( Alexis, éd. Chr. Storey, 78); 2. 1160-74 «valeur commerciale d'une chose» ( Wace, Rou, éd. A. J. Holden, II, 4210); 3. a) ca 1200 metre en pris «estimer, priser» ( S. de Freine, Roman de Philosophie, éd. J. E. Matzke, 426, p.16); 1377 mettre a pris «vendre avantageusement» ( Gace de La Buigne, éd. . Blomqvist, 9030); 1538 mettre a prix «fixer la valeur d'un objet dans une vente» ( Est.); 1606 à haut ou à bas prix ( Nicot); 1671 mettre la tête de qqn à prix ( Pomey); b) 1579 à juste pris ( H. Estienne, Précellence, éd. E. Huguet, 211); 1690 prix constant, prix fixe ( Fur.); 1789 un prix fixe «magasin» ( Tout ce qui me passe par la tête, I, p.26 ds Quem. DDL t.21); 1831 les prix fixes (dans un restaurant) ( E. Roch, Le Palais-Royal, in Paris ou le livre des cent-et-un, I, p.24, ibid.); 1838 prix de revient ( Stendhal, Mém. touriste, t.2, p.190); 1958 blocage des prix ( Romeuf); 4. 1538 «somme qui résulte de l'entente entre acheteur et vendeur» et «valeur en argent indéterminée» ( Est.); 5. ca 1135 de pris «de valeur» ( Couronnement Louis, éd. Lepage, 1697 (A-B), 1438 (C)); 1579 à bon prix «à bon marché» ( Larivey, Jaloux, éd. Viollet le Duc, VI, 48); 1671 ne pas avoir de prix ( Pomey); 1829 à prix d'or ( A. Dumas père, Henri III, I, p.125); 1865 (payer) un prix fou ( Vallès, Réfract., p.129); 6. ca 1500 au prix de «en comparaison de» ( Philippe de Commynes, Mémoires, éd. J. Calmette, III, 176); 1588 au prix de sa vie ( Montaigne, Essais, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, 511); 1642 prix pour prix ( Oudin Fr.-Ital.); 1669 à prix de «moyennant» ( Molière, Tartuffe, I, 6); 1683 vendre à tout prix «à quelque prix que ce soit» ( Boileau, Lutrin, V ds Littré); 1807 à tout prix «malgré tout» (M mede Staël, Corinne, XVII, 7, ibid.); 1860 mettre le prix ( Delacroix, Journal, p.288); 1863 c'est dans mes prix ( Labiche, Célimare, II, 6, p.59); 1886 c'est le même prix ( Courteline, Gaîtés esc., p.206); 7. ca 1140 «valeur, importance que l'on reconnaît à quelqu'un» ( Gaimar, Hist. des Anglais, éd. Bell, 1686). B. 1. 1176-81 «récompense donnée à celui qui réussit le mieux dans une compétition» ( Chrétien de Troyes, Chevalier Lion, 1698 ds T.-L.); 1486 pris de balade «prix de poésie décerné par les sociétés littéraires» ( Houdoy, Comptes de Cambrai, 204 ds Gay t.2); 1875 Prix de Rome «récompense accordée à certains artistes» et «l'artiste lauréat» ( Lar. 19e); 2. 1467 «salaire, récompense» ( Ordonnances des rois de France, XVI, 615 ds Bartzsch); 3. 1643 «châtiment» ( Corneille, Pompée, V, 3); 4. 1690 «récompense aux élèves les plus méritants» ( Fur.); 5. 1867 «épreuve à la suite de laquelle la récompense est décernée» ( Le Sport, 2 juin ds Petiot 1982). Du lat. pretium «valeur d'une chose», «argent», «récompense, salaire».
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