PRINCE, subst. masc. Étymol. et Hist. 1. a) 1 remoitié xiies. « celui qui possède une souveraineté » ( Psautier d'Oxford, II, 2, éd. Fr. Michel);
α) 1524 prince royal « fils de roi » ( P. Gringore, Vie Ms. S. Loys, éd. Ch. d'Héricault et A. de Montaiglon, II, 36); 1787 id. « héritier d'un roi » ( Staël, Lettre jeun., p. 183);
β) 1578 prince du sang ( H. Estienne, Deux Dialogues, éd. P. Ristehuber, I, p. 328);
γ) 1802 prince impérial ( Flick); b) 1413 « le souverain, celui qui exerce le pouvoir réel » Le Prince ( Christine De Pisan, Le Livre de Paix, X, éd. Ch. C. Willard, p. 75); c) loc.
α) 1407 parole de prince « promesse verbale » (Arch. de Bretagne, V, 25 ds Fonds Barbier);
β) 1538 en prince « magnifiquement » ( Est., s.v. magnifice);
γ) 1566 jeu de prince « amusement où les autres pâtissent » ( H. Estienne, Apologie pour Hérodote, C. 19 ds Gdf. Compl., s.v. jeu); 2. a) hist. juive 1 remoit. xiies. « celui qui est le principal personnage d'un groupe » ( Psautier d'Oxford, LXVII, 30, éd. Fr. Michel);
α) mil. xiiies. prince des prêtres « chez les Hébreux, le grand prêtre en exercice » ( Les Evangiles des Domées, éd. R. Bossuat, p. 79);
β) 1530 prince de la synagogue ( Lefèvre d'Étaples d'apr. H. Kunze ds Die Bibelübersetzungen von Lefèvre d'Etaples und von P. R. Olivetan, p. 128);
γ) 1583 prince du peuple ( R. Garnier, Les Juifves, 1902, II, p. 164 ds IGLF);
δ) 1765 prince de la captivité ( Encyclop.); b) hist. romaine
α) 1313-28 princes des Romains ( Ovide moralisé, XV, 1577, éd. C. De Boer, 5, 231); 1559 prince de Rome ( Amyot, Cicéron, éd. J. Normand, 113);
β) 1765 prince du Sénat ( Encyclop.);
γ) id. prince de la jeunesse ( ibid.); c) 1313-28 Li grant prince de Sainte Yglise ( Ovide moralisé, VIII, 499, op. cit., 3, 121); 1585 Princes de l'Eglise ( N. Du Fail, Contes d'Eutrapel, II, 87 ds IGLF); 3. 1121-34 prince de mort « le démon » ( Philippe De Thaon, Bestiaire, éd. E. Walberg, 445); 1553 prince de ce monde « id. » ( Bible, Gérard, Jean, 12, 31 d'apr. FEW t. 9, p. 390a); 1616 prince de l'Enfer « id. » ( D'Aubigné, Tragiques, I, p. 14 ds IGLF); 1690 prince des ténèbres « id. » ( Fur.). Empr. au lat. princeps « qui occupe la première place », d'où les sens partic. a) princeps senatus « prince du sénat », b) à partir d'Auguste « l'empereur, le prince » car Auguste, sous le nom de prince du sénat avait concentré tout le pouvoir entre ses mains, c) principes juventutis, à l'époque républicaine « l'élite de la jeunesse; la fleur de la noblesse ».
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