PRESCRIRE, verbe trans.
Étymol. et Hist. A. 1
remoitié
xiiies. «inscrire, enrôler» (
Macchabées, éd. E. Goerlich, p.35 [= I
Macc. 10, 36]: uoil que trente mile quatre soient
prescrit en l'ost lo rey), sens isolé.
B. 1. a) 1340 trans. «libérer (quelqu'un) d'une obligation par la prescription» (Doc. ds
Livre Roisin, éd. Brun-Lavainne, p.363: nous ou noz successeurs nous puissions...
prescrire... contre les diz eschevins);
b) 1355 trans. «faire ou laisser éteindre par la prescription» (
Isambert,
Rec. gén. des anc. lois fr., t.4, p.752 ds
Fonds Barbier: que toutes les debtes... soient
prescriptes); 1549 pronom. (
Est.: les proces... ne se
prescrivent ne perissent point);
ca 1395 part. passé «abrogé par prescription» (
Jean Boutillier,
Somme rural, éd. 1486, I, f
o23d ds
Gdf. Compl.: lettres
prescriptes de XXI. ans);
2. 1372 part. passé «acquis par la prescription» (G.
Espinas,
La Vie urbaine de Douai, t.4, p.446 ds
Fonds Barbier: boine saisine
prescripte avoir acquise); 1411 trans. «acquérir par la prescription» (
Coutumes de l'Anjou et du Maine, éd. Ch. J. Beautemps-Beaupré, t.1, p.569 ds
Delb. Notes mss: acquerir ne
prescripre le droit); 1680 intrans. (
Rich.).
C. 1. 1544 trans. «ordonner expressément; indiquer de façon précise, fixer, déterminer» (M.
Scève,
Délie, LXXVI, 2, éd. E. Parturier, p.59: Pour non la fin a mon doulx mal
prescrire); 1547 part. passé (M.
de Navarre,
Innocents, 58, éd. F. E. Schneegans, p.97: le temps
prescrit... qu'ilz demeurront en Egypte);
2. 1730 fig. «exiger, réclamer, comporter comme condition» (
La Motte,
Discours sur la tragédie, éd. 1754, p.34: le bon sens
prescrit là-dessus certaines règles);
3. 1738 méd. (Ch.
Rollin,
Hist. anc. des Égyptiens, t.6, p.582: le régime de vivre qu'il
prescrira aux malades). Empr. au lat.
praescribere «écrire en tête, mettre en titre; mentionner d'avance; mettre en avant; dr.: opposer à quelqu'un une exception, faire opposition; indiquer, fixer, déterminer; prescrire (méd)», de
prae- «avant, devant» (
pré-*) et
scribere (
écrire*).