PRÉVENIR, verbe trans.
Étymol. et Hist. A. 1. 1467 trans. «citer en justice» (
Lettres de Louis XI, 8 févr., éd. J. Vaesen, t.3, p.132);
2. a)
α) ca 1480 intrans. «agir le premier, devancer» (
Myst. du V. Testament, éd. J. de Rothschild, 12460); 1512 [éd.] trans. «devancer quelqu'un dans une action» (
Lemaire de Belges,
Le Second livre des Illustrations de Gaule, f
o24 v
o);
β) 1691 absol. «aller au-devant de ce que quelqu'un peu désirer, demander» (
La Bruyère,
Caractère, éd. G. Servois, 1922, t.2, p.254);
b) 1551 «venir avant» (
Calvin,
Institution de la relig. chrestienne, II, 3, § 12, éd. J.-D. Benoit, p.72: La miséricorde de Dieu nous
prévient et nous suit);
3. a) ca 1480 intrans.
prévenir à «aller au-devant pour faire obstacle à» (
Myst. du V. Testament, 19495: A celle fin de
prevenir Au mal qui vous pourroit venir);
b) 1604 trans. «empêcher (une chose fâcheuse) de se produire» (
Montchrestien,
Hector IV ds
Tragédies, éd. L. Petit de Julleville, p.49: Hastez vous donc, Priam,
prevenez son malheur).
B. 1. a) 1585 «informer par avance» (
Noël Du Fail,
Contes et Discours d'Eutrapel ds
OEuvres facétieuses, éd. J. Assézat, t.2, p.340: l'Empereur Tybere [...] jà
prevenu de ladite nouvelle);
b) 1782 «donner à quelqu'un un avertissement en guise de menace» (
Laclos,
Liaisons dangereuses, p.259);
2. a) av. 1662
être prevenu de «être sous l'influence d'un sentiment, d'une pensée... de telle sorte que l'on est privé de tout sens critique» (
Pascal,
Pensées, § 21, éd. L. Lafuma, 1963, p.502);
b) 1675
prévenir en faveur de (
Villedieu,
Les Désordres de l'amour, p.205). Empr. au lat.
praevenire «prendre les devants, devancer, surpasser» (de
prae-, v.
pré- et
venire, v.
venir).