POUDRE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1100 « poussière »
puldre (
Roland, éd. J. Bédier, 3633); 1559
ietter la poudre en l'œil à (qqn) « l'emporter sur » (
Amyot,
Cicéron, 30 ds
Littré);
2. a) 1180-90 « substance finement broyée et pilée » (
Roman d'Alexandre, br. III, 3648 ds Elliott Monographs, II, 225);
b) xiiies. pharm. (
Antidotaire Nicolas, éd. P. Dorveaux, p. 102);
c) 1328 « amidon ou riz pulvérisé dont on se sert pour la toilette » (
Inventaire de Clémence de Hongrie ds
Gay); 1845
poudre de riz (
Le Moniteur de la mode, 30 nov. ds
Quem. DDL t. 16);
d) 1556 « sable dont on saupoudre l'écriture pour la sécher » (Bibl. nat., ms. français 10406, fol. 17 ds
Gay); spéc.
α) 1380
pouldre de duc « sorte d'épice » (
Eustache Deschamps,
Le Miroir de mariage, 1383, éd. G. Raynaud, IX, 48);
β) 1606
poudre de diamant (trad. de
Folengo,
Merlin Coccaie, 1.
ii, -i, 47- ds
Hug.,
s.v. diamant);
γ) 1694
poudre d'or (
Ac.);
3. a) 1361 « mélange explosif dont on charge les armes à feu »
pourre (
Garnier,
L'Artillerie de la commune de Dijon, p. 5 à 7 ds
Gay); 1417
poudre de quanons (
Id.,
ibid.); 1690
sentir la poudre à canon (
Fur.);
b) 1660
poudre de plomb « petit plomb de forme ronde qui sert à tirer les petits oiseaux » (
Oudin Fr.-Esp.);
c) 1690
poudre fulminante « poudre qui détonne par le choc » (
Fur.,
s.v. fulminant). Du lat.
pulverem (
cf. aussi
FEW t. 9, p. 572b, note 62), accus. de
pulvis, pulveris « poussière »; pour la concurrence entre
poudre et
poussière*, v.
Bl.-W.5,
FEW t. 9, pp. 570-571 et
A. Stefenelli,
Geschichte..., notamment p. 201.