POTIRON, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1476 «sorte de gros champignon» (G.
Arnaud d'Agnel,
Comptes du Roi René, t. 3, p. 300 : en
potirons et escargotz);
ca 1508 (J.
d'Auton,
Chron. de Louis XII, éd. R. de Maulde la Clavière, t. 4, p. 95: des
potirons, que les aucuns appellent champaignons);
2. 1651 «variété de courge» (N.
de Bonnefons,
Le Jardinier françois, Paris, p. 117 cité par R.
Arveiller ds
Z. rom. Philol. t. 92, p. 93: Des Melons, Concombres, Citroüilles et
Potirons). Mot d'orig. obsc., peut-être empr. à une lang. sémit.: syriaque
pāt̥ūrtā
(plur.
pāt̥ūriātā
), -
pet̥ūrtā
(plur.
eturiata) «champignon» (J.
Brun,
Dictionarium syriaco-latinum; C.
Brockelmann,
Lexicon syriacum;
cf. également H.
Schuchardt ds
Z.rom. Philol. t. 28, p. 159) ou ar.
fut̥r «champignon» (
ixe-
xes.,
Razi ds
Devic,
FEW t. 19, pp. 49-50),
cf. aussi hébreu mishnaïque
pit̥riya «champignon» (v.
Raschi,
Gl., éd. A.Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, n
o121). Le mot, affublé d'une termin. gr. ou lat., serait parvenu en France au Moy. Âge par l'intermédiaire de médecins juifs ou arabes (H.
Schuchardt,
loc. cit.). Selon
Sain. Sources t. 1, p. 102 et t. 3, p. 459,
potiron n'est pas d'orig. orientale: il s'agirait d'«une création vulgaire, tirée d'un des noms du crapaud, qui rappelle la forme de ce gros champignon», c'est-à-dire l'a. fr. et m. fr.
bot, son dér.
boterel «crapaud» et les formes dial. de ce dernier (v.
FEW t.15, 2, p. 40b,
s.v. *butt). Une autre hyp. est proposée par E.
Gamillscheg ds
Rom. Jahrb. t. 3, 1950, pp. 292-294:
potiron «champignon» serait un mot de la partie sud du domaine d'oïl, issu p. métaph. du lat. tardif
posterio «derrière, cul» (
xes.,
CGL t. 3, pp. 596, 601, 604), qui a donné l'a. fr. et m. fr.
poistron «derrière» (
cf. potron-minet). Cette hyp. a été rejetée par
FEW t. 9, p. 246b, note 3,
s.v. posterio.