PORTEUR, -EUSE, adj. et subst. Étymol. et Hist. A. Subst. 1. 1 remoit. xiies. porterre «celui qui apporte, établit (ici, une loi)» ( Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, 83, 7, p.119: li porterre de la lei [lat. legislator]); 2. ca 1170 porteor «celui qui porte» ( Horn, éd. M. K. Pope, 4038); 3. a) 1248 «celui qui est chargé de remettre une lettre, un message, etc.» (doc. ds Rec. de plusieurs chartes, p.5 à la suite de Du Cange, Hist. de l'Empire de Constantinople, Paris, 1657: sire Escot [...] porteor de ces presentes lettres); 1256 ( Cart. de Guise, BN lat. 17777, f o23 r ods Gdf. Compl.: li porteres de ches lettres); b) 1585 «celui qui apporte des nouvelles» ( Garnier, Porcie, 1435 ds Tragédies, éd. W. Foerster, t.1, p.61: toy funebre porteur); c) 1833 porteur de contraintes ( Balzac, loc. cit.); d) 1846 «livreur de journaux» ( Id., Cous. Bette, p.169: les journaux, distribués par les porteurs); 4. a) ca 1260 porteeur «celui dont le métier est de porter des fardeaux, des charges» ( Étienne Boileau, L. des Métiers, titre LXXXIX, éd. G. B. Depping, p.244); b) 1366 porteurs d'eaue ( Mém. de la Sté d'Hist. de Paris, t.IV, p.286 ds Fonds Barbier); c)
α) 1791 «celui qui porte les bagages dans une expédition» ( Bern. de St-P., Chaum. ind., p.74);
β) 1853 alpin. ( A. Joanne, Itinéraire de la Suisse, p.XXXV ds Quem. DDL t.27); d) 1925 «celui qui porte les bagages dans une gare» ( Gide, Faux monn., p.990); e) 1959 «acrobate qui supporte ou reçoit le voltigeur» ( Vialar, Zingari, p.150); 5. a) 1367 porteur de rogatons «officier chargé de porter une assignation en justice à quelqu'un» (Arch. [Nat.] JJ 97, pièce 503 ds Gdf., s.v. rogaton); 1534 «religieux mendiant» ( Rabelais, Gargantua, I, éd. R. Calder, p.20); 1640 p.ext. «mauvais poète» ( Oudin Curiositez, s.v. rogatons); b) 1389 porteur de pardons «vendeur d'indulgences» ([Arch. Nat.] JJ 135, pièce 210 ds La Curne, s.v. pardon); 6. 1675 comm. «celui au profit de qui a été souscrit ou endossé un effet de commerce» ( J. Savary, Parfait négociant, p.137); 1675 payable au porteur ( Id., ibid., p.188); 7. 1680 «cheval monté par le postillon» ( Rich.); 8. a) 1848 méd. porteur de la peste ( Chateaubr., Mém., t.3, p.178); b) 1910 porteur d'Amibes ( Brumpt, Parasitol., p.23); 1911 porteur de bacilles ( Macaigne, Précis hyg., p.301); 1923 porteur de germes ( Romains, Knock, II, 2, p.10); 1933 porteur de microbes ( Biot, Pol. santé publ., p.31); 9. a) 1869 mar. «allège pour transporter les matières draguées» ( Littré); b) 1921 porteur de charges électriques ( Warcollier, Télépathie, p.308); c)
α) 1948 subst. gros porteur ( Campredon, loc. cit.); 1965 avion gros porteur ( Quillet);
γ) 1951 cargo gros porteur ( Le Masson, Mar., p.89);
β) 1951 gros porteur «camion-citerne» ( Tinard, Automob., p.372); d) 1962 porteurs sur rail (wagonnets, etc.) ( Rob.); e) 1963 ch. de fer «câble auquel est suspendu le fil de contact» ( Lar. encyclop.); f) 1963 fém. mines et carr. «gros bois horizontal servant de support dans une galerie» ( ibid.). B. Adj. 1. a) 1856 archit. pilier porteur ( Lenoir, Archit. monast., p.125); b) 1962 mur porteur ( Lambertie, Industr. pierre et marbre, p.95); 2. 1887 mécan. essieu porteur, roue porteuse ( Herdner, Constr. et conduite locomot., t.1, p.80 et p.283); 3. a) 1937 électr. onde porteuse ( J. Mercier, Radio-électr., t.1, p.320); b) 1953 courant porteur ( Lar. 20eSuppl.); 4. 1959 fusée porteuse ( A. Ducrocq, La Victoire sur l'espace, p.38 ds Guilb. Astronaut. 1967, p.26); 5. 1963 capitaine porteur ( Lar. encyclop.); 6. 1976 comm. ( Le Point, 8 mars, p.99b: marché porteur). Du b. lat. portator «celui qui porte (un objet, une lettre)», dér. du verbe portare «porter».
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