PORTEMANTEAU, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1507 «officier qui portait le manteau d'un haut personnage» (
J. d'Auton, Chron. de Louis XII, éd. R.de Maulde la Clavière, t.4, p.367: Symon Billou,
porte manteau);
2. a) 1547 «valise pour transporter des vêtements» ([
J.Chesneau],
Voyage de M.d'Aramon, éd. Ch.Schefer, p.40 ds
Gdf. Compl.);
b) 1571 «partie de l'équipement d'un cavalier, attaché au devant de la selle, et renfermant des vêtements» (
Félibien, Reg. des ordonnances, V, 417 Gay ds
Fonds Barbier);
3. 1640 «support auquel on suspend des vêtements» (
Oudin Ital.-Fr.,
s.v. Appiccacappe);
4. a) 1833 mar. «arc-boutant servant à hisser les embarcations le long du bord» (
E. Corbière, La Mer et les marins, part.V, chap.10, p.295 ds
Quem. DDL t.13);
b) 1859 p.méton.,
supra;
5. a) 1867 arg. «épaules» (
Delvau, p.389);
b) 1878
épaules en porte-manteau (
Rigaud, Dict. jargon paris., p.277);
6. a) 1972 ling.
mot-portemanteau (
Ling.);
b) 1972
morphe-portemanteau (
Ducrot-
Tod., p.259). Comp. de l'élém. de compos.
porte-* et de
manteau*. Au sens 6a, calque de l'angl.
portmanteau-word «mot-valise» (1882 ds
NED), comp. des mots angl.
portmanteau «valise» (empr. au fr.) et
word «mot», p. réf. à L.Carroll qui, dans son roman
Through the looking-glass (
À Travers le miroir), 1872, a baptisé
portmanteau un mot formé de la partie initiale d'un mot et de la partie finale d'un deuxième mot, et combinant les sens de ces deux mots (
NED). Au sens 6b, calque de l'angl.
portmanteau morph (1953,
NED Suppl.2).