POLITIQUE2, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1268 « science et pratique du gouvernement » (
Brunet Latin,
Trésor, éd. F. J. Carmody, I, 4. 5 et III, 1. 1);
2. a) 1640 « manière particulière de gouverner, principes d'action, conduite dans le domaine public » (
Corneille,
Cinna, V, 1);
b) 1651-57 « manière d'agir, conduite dans un domaine privé » (
Scarron,
Roman comique, éd. E. Magne, p. 407 ds
IGLF);
3. 1656 « habileté, subtilité dans la conduite » (
Pascal,
Provinciales, III, éd. L. Lafuma, Seuil, 1963, p. 381b);
4. 1675 « les affaires publiques, activité relative à l'exercice des pouvoirs dans un État » (
E. Flechier,
Oraisons funèbres, t. 1, 1691,
Turenne, p. 185); 1817
parler politique (
Staël,
Consid. Révol. fr., t. 2, p. 31); 1831
faire de la politique (
Musset ds
Le Temps, p. 22);
5. 1680 « ouvrage, traité de politique » (
Rich.), souvent p. réf. aux
Politiques d'Aristote trad. par Oresme, 1371. Empr., par l'intermédiaire d'une forme de lat. tardif
politice, au gr. π
ο
λ
ι
τ
ι
κ
η
́ « science des affaires de l'État, affaires de l'État », subst. de l'adj. π
ο
λ
ι
τ
ι
κ
ο
́
ς, v.
politique1, parallèlement à
policie, du lat.
politia (v.
police) et à
politiques, trad. du neutre plur. subst. de
politicus, -a, -um, gr. τ
α
̀
π
ο
λ
ι
τ
ι
κ
α
́ « les affaires publiques, ce qui concerne l'État » dans le titre de l'ouvrage d'Aristote dont la trad. la plus anc. qui ait subsisté du texte lat. en fr. est celle d'Oresme (1372-74,
Le Livre de Politiques d'Aristote, éd. A. D. Menut, introd., p. 11).