POLICE1, subst. fém.
Étymol. et Hist.1. [
Ca 1250 (copie du dernier quart du
xvies.)
pollice «réglementation» (doc. ds
G. Espinas,
La Vie urbaine de Douai au Moy. Âge, t.3, p.148)] 1365
police [ms.
xves.] «bon ordre, bonne administration» (
N. Oresme,
Traictié des monnoies, éd. L. Wolowski, p.LXXIX); 1426 «administration, législation (d'une ville)» (doc. 4 avr. ds
Livre Roisin, éd. Brun-Lavainne, p.446); 1606 «ensemble des règles d'un état» (
Nicot); spéc. 1690
Chambre de police (
Fur.); 1762
juge de police (Ac.); 2. 1651 «administration veillant à l'observation des règles qui garantissent la sécurité publique» (
Scarron,
Le Roman comique, éd. E. Magne, 1955, p.25 d'apr.
F. Siccardo,
«Police», p.71); 1660
gens de police (
Molière,
Sganarelle, 17, éd. R. Bray, p.317); 1667
lieutenant de police (édit 15 mars d'apr.
F. Siccardo,
op. cit., p.80); 1797
agent de police (
Laffon-
Ladebat,
Journal de ma déportation à la Guyane fr., 18 fructidor, pp.89-90 ds
Quem. DDL t.15,
s.v. agent); 1913 p.ext.
police privée (
Larbaud,
loc. cit.);
3. 1825 milit.
salle de police (
Le Couturier,
Dict. portatif et raisonné des connaissances milit.). Empr. au lat. tardif
politia «organisation politique, gouvernement» (
St Ambroise ds
Blaise Lat. chrét.; désigne déjà chez Cicéron la
République, traité de Platon, v.
De Divinatione, 1, 60 ds
OLD) accentué sur le rad., du gr. π
ο
λ
ι
τ
ε
ι
́
α «situation de citoyen; vie de citoyen; ensemble des citoyens; constitution républicaine ou démocratique» (v.
Chantraine), dér. de π
ο
́
λ
ι
ς «cité». La forme
policie, att. du
xives. (
Oresme) au
xviiies. (
Rousseau) est issue de
politia accentué sur le suff. (v.
FEW t.9, p.129).