POIX, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 (
Roland, éd. J. Bédier, 1635: Issi est neirs [Marsilies] cume
peiz ki est demise); déb.
xiies. (
Benedeit, St Brendan, éd. E.G.R. Waters, 1213: Enfers jetet fu e flammes, Perches ardanz e les lammes,
Peiz a sufre desque as nües); 1195-1200 (
Renart, éd. M. Roques, 14797: ... une soille De
poiz bolie ou de plon chaut);
ca 1220
geter aige caude et pois bollant et plon [sur l'ennemi] (
Anseïs de Carthage, 4346 ds T.-L.); spéc.
a) ca 1200 servant à calfater, à rendre imputrescible
oindre de pis boullïe [
le barge d'admirail] (
Destruction de Rome, 326 ds T.-L.);
id. appareilher les vaissiauz de vin et les toneauz par sorespandüe piz [
pice superfusa] (
Li Dialogue Grégoire, 34, 13,
ibid.);
b) xives. servant à oindre, à confectionner des emplâtres
pice poudree;
pice grece [
pix greca];
piche liquide (
Moamin et Ghatrif, II, 12, 11; III, 10, 5; IV, 18, 32,
ibid.); 1600
poix blanche de Bourgongne;
poix-resine (
O. de Serres, Theatre d'Agriculture, Paris, Jamet Métayer, p.957);
c) 1434 servant à graisser, à lubrifier une mécanique (doc. Arch. Tournai ds
Gdf. Compl., s.v. poisser);
d) 1611
poix blanche de cordouannier (
Cotgr.);
2. av. 1465 «voleur, malandrin» (
Villon, Ballades en jargon, éd. A. Lanly, VII, 22). Du lat.
pix, picis «poix»; le sens 2, parce que le malandrin fait main basse sur ce qu'il touche, comme si ses mains étaient enduites de poix,
cf. poissard «voleur» (v.
poissard1),
poisser* au sens de «voler» et
poisse3.