POIL, subst. masc. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1100 anat. ( Roland, éd. J. Bédier, 1012 : deit hum perdre e del quir e del peil); 2. ca 1170 « pelage (d'un cheval) » ( Chrétien de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 2905); 3. a) fin xiies. ( Raoul de Cambrai, 2314 ds T.-L. : Il prent trois pox de l'ermin qu'ot vesti); b) 1395 veluyau a long poil ( La Tremoïlle, Les la Tremoïlle, t. 1, p. 57); 4. a) ca 1200 pol d'herbe ( Aspremont, éd. L. Brandin, 8624); b) xves. « villosité (d'une plante) » ( Grant Herbier, n o146, Camus ds Gdf. Compl.); 5. xiiies. poil d'erbe désignant quelque chose de négligeable ( Jubinal, Jonglères et Trouvères, 71 ds Möhren Négation); ca 1373 poil « id. » ( Miracles de N.D., éd. G. Paris et U. Robert, XXXI, 774). B. Expr. 1. 1176-84 fig. encontre poil « à rebrousse-poil » ( Gautier d'Arras, Ille et Galeron, éd. F. A. G. Cowper, 5330), sur les nombreuses expr. usitées en a. fr. (v. T.-L. et Gdf.); 2. a) 1532 à tout le poil [pour : avec tout le poil, l'abondance du poil étant considérée comme un signe de force physique] ( Rabelais, Pantagruel, II, éd. A. Lefranc, t. 3, p. 37 : Il est né à tout le poil; il fera choses merveilleuses); b) 1659 un brave à trois poils « homme courageux » ( Molière, Les Précieuses, IX), c) 1793 bougres à poil « hommes déterminés, courageux » ( Père Duchêne, n o298 ds Esn. Poilu, p. 428); d) 1836 avoir du poil au cœur « être courageux » ( A. Lagarde, Le Bonhomme Popule ds Larch. 1872); 3. 1573 y laisser du poil « perdre quelque chose » ( Négoc. de la France dans le Lev., III, p. 441 ds Gdf. Compl.); 4. 1671 gens de tout poil ( La Fontaine, La Coupe enchantée, 145 ds
Œuvres, éd. H. Régnier, t. 5, p. 111); 5. 1808 avoir un poil dans la main ( Hautel); 6. 1833 être de mauvais poil ( E. Corbière, La Mer et les marins, part. 4, ch. 1, 186 ds Quem. DDL t. 20); 7. 1849 donner un poil « réprimander » ( Mérimée, Corresp. gén., V, 430, ibid., t. 2); 8. 1858 être à poil « tout nu » ( Larch.); 9. 1918 atterrir au poil ( Esn. Poilu 1919, p. 426); v. aussi Rey-Chantr. Du lat. pilus « poil », « partie velue de quelque chose » et au fig. « un rien ».
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