PLURALITÉ, subst. fém.
Étymol. et Hist.1. Fin
xiiies. ou début du
xives. «grand nombre» (
Gloss. rom., ms. Bibl. royale 9543 ds T.-L.);
2. 1559 «majorité, plus grand nombre»
pluralité des voix (
Amyot,
Cic., 24 ds
Littré);
3. 1672 «le plus grand nombre, la plupart des gens» (
Pascal,
Pensées, VI, 14,
ibid.). Empr. au lat.
pluralitas «la pluralité; le pluriel».
Mise à jour de la notice étymologique par le programme de recherche TLF-Étym :
Histoire :
A. 1. « caractère de ce qui n'est pas unique, multiplicité ». Attesté depuis 2e moitié 13e siècle (DonatbS, page 86, § 6 : Qu’est nons collectif ? Qui enclot en soi pluralité desous vois singulere, si comme gens, turba). -
A. 2. « grand nombre, multitude ». Attesté depuis 1330/1360 (Daudin, De la erudition H., page 259, ligne 110 = DocDMF : La pluralité ou le grant nombre de bons compaignons produist, qui est tres bon, multitude de exemples). Première attestation lexicographique : 1611 (Cotgrave : Pluralité : f. Pluralitie, or morenesse ; more then one of). Plusieurs attestations textuelles des 14e—16e siècles (1372/1374 [OresmeEconM, page 329d] ; ca 1377 [OresmeCielM, pages 56 et 380] ; 1406/1407 [Chr. Piz. Corps K, page 47, ligne 8 = DocDMF] ; 1579 [L'Estoile, Registre, volume 3, page 17, in Frantext]) témoignent du caractère ininterrompu de la tradition. — Pour ce qui est de la datation à travers GlBrux9543R proposée par TLF, il s'agit du sens A. 1. -
C. « le plus grand nombre (de voix; de suffrages), majorité ». Attesté depuis 1511 (Thenaud, Lignée, page 82 = Frantext : Pour ce assembla tous ceulx de la cité et dit son doubte et conclut que la pluralité de voix donneroit le nom à la cité). -
B. « nombre pluriel » (grammaire). Attesté depuis 1842 (Ac6 Compl. : noms de pluralité (gramm. arabe), noms dont on se sert pour former les pluriels). Dans ce sens, le lexème avait été emprunté dès le Moyen Âge (attesté de ca 1320 [OvMorB, volume 1, page 64, vers 141 : Pour ce pot em pluralité L'autors prier la Trinité, Non pas pour ce que trois Dieus soient Quar les trois un seul Dieu fesoient] à ca 1477/1481 [HugRipM2, page 55 : Aucuns mots [ = noms divins] se dient en pluralité comme les personnes. Aucuns se dient singulierement comme Dieu, qui se dit singulierement de chascune personne]), mais il avait disparu avant d'être réemprunté. -
Origine :
Transfert linguistique : emprunt au latin pluralitas subst. fém. « nombre pluriel » (attesté chez Charisius [4e siècle], Georges), « le plus grand nombre » (attesté depuis Boèce, Georges). Cf. von Wartburg in FEW 9, 101a, pluralis II ; Städtler, Grammatiksprache 260.
Rédaction TLF 1988 : Équipe diachronique du TLF. - Mise à jour 2007 : Jean-Paul Chauveau ; Melanie Lang.. - Relecture mise à jour 2007 : Thomas Städtler ; Gilles Roques ; André Thibault ; Éva Buchi.