PLUIE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 «eau qui tombe des nuages» (
Roland, éd. J. Bédier, 981);
2. 1550 fig. et poét. en parlant des larmes (
Ronsard, Odes, II, III, 17, éd. P. Laumonier, I, 180);
3. 1552 myth.
en pluye d'or allusion à la fable de Danae séduite par Jupiter transformé en pluie d'or (
Id., Amours, XX, 16, IV, 23);
4. 1555 «certaines choses qui semblent tomber du ciel en grande quantité»
pluie d'oeillets et de lys (
Id., Les Hymnes, Epitaphe de Loyse de Mailly, 116, VIII, 234);
5. 1688
pluie de sang «chute de poussières mélangées d'un grand nombre d'organismes microscopiques» (
Rich.);
6. a) 1690
pluie de feu «chute d'un grand nombre d'étincelles produites par une certaine composition de matières inflammables» (
Fur.);
b) 1765
id. «fusée volante qui contient un mélange de soufre, de salpêtre et de poudre» (
Encyclop. t.12). Du lat. pop. *
ploia, issu d'un type *
plovia (d'où les formes
ploige, pleuge répandues au Moy. Âge et encore dans les patois du wallon au francoprov.;
cf. encore roum.
ploaie, ital.
pioggia, cat.
ploya) lui-même altér. d'apr.
plovere (v.
pleuvoir) de
pluvia «pluie» (d'où esp.
lluvia et port.
chuva), adj. fém. subst. de
pluvius «de pluie», dér. de
pluere «pleuvoir».