PLANTATION, subst. fém.
Étymol. et Hist.A. 1. Fin
xiies. «végétal qui a été planté» (
Sermons St Grégoire sur Ezéchiel, 52, 7 ds T.-L.); 1486 [date de l'éd.] «rejeton» p.métaph.
la plantacion de la Cité de Dieu (
Raoul de Presles,
Cité de Dieu, Abbeville, J. du Pré et P. Gérard, livre XVI, Exp. sur le chap.12); 1488 «rejeton, descendance» (
La mer des Histoires, I, 110c, éd. 1491 d'apr.
Vaganay ds
Rom. Forsch. t.32, p.129); 1798 (
Ac.:
Plantation [...] Il se prend aussi pour Le plant même);
2. 1732 «action de planter» (
Trév.);
3. 1732 plur. «végétaux, ensemble de végétaux plantés» (A. R.
Lesage,
Aventure du Chev. de Beauchêne, p.247);
4. a) 1836 «mise en place, implantation (ici, d'une croix)» (E.
de Guérin,
Lettres, p.100);
b) 1880 théâtre «disposition du décor» (
Zola,
Nana, p.48).
B. 1. 1627 «établissement, colonie» (
Camden,
Hist. d'Elizabeth, p.585 ds
Mack. t.1, p.71);
2. 1664 «domaine rural (aux colonies)» (
Biet,
Voyage, p.274 ds
Arv., p.415). A empr. au lat.
plantatio «ce que l'on a planté, ensemble de végétaux plantés», plus spéc. p.réf. aux emplois en lat. chrét. (
cf. Vulgate, Math. XV, 13, passage correspondant au texte de St Grégoire et
Blaise) parallèlement à la forme
planteisun, planteson «jeune plante» (T.-L.,
s.v. plantaison). B empr. à l'angl.
plantation (
xves. ds
NED) de même orig. que A att. dep. 1586 au sens de «établissement» (
NED), plus spéc. «établissement d'outre-mer, colonie» (1606) puis «domaine rural dans une colonie» (1645), v.
DAE et
Americanisms.