PLAIRE, verbe
Étymol. et Hist. 1. a) Déb.
xiies. «agréer, être agréable à quelqu'un» (en parlant de choses) (
St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 1506); 1633 «satisfaire le goût du public» (
Corneille, La suivante, préf.);
b) ca 1160 «en parlant d'une personne, être agréable, charmer» (
Eneas, 167 ds T.-L.);
2. a) ca 1050 «formule de voeu»
si Deu ploüst (
Alexis, éd. C. Storey, 535);
ca 1165
Pleüst a Dieu que (
Chrétien de Troyes, Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 658); 1636
plaise à Dieu (
Monet);
b) 1160-74
s'il vus plaist (
Wace, Rou, éd. H. Andresen, 1727); 1874
comme il vous plaira «exprime une indifférence à une menace» (
Lar. 19e);
c) ca 1480
plest-il? (
Mistere Viel Testament, éd. J. de Rothschild, V, 124); 1670
plaît-il? (
Molière, Bourgeois gentilhomme, III, 2);
3. 1269-78 verbe pronom. «être content de soi» (
Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 13606); 1560
se plaire à + n. ou inf. «prendre plaisir à» (
Bible Rebul,
Eccl., chap.11, verset 16);
ca 1590 «trouver du plaisir à être avec quelqu'un» (
Montaigne, Essais, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, I, XXI, 98); 1604
se plaire de + inf. (
Montchrestien, Aman, éd. Petit de Julleville, 243); 1690 «en parlant des animaux, des végétaux» (
Fur.). Issu peut-être d'un doublet
plácĕre formé à côté de
placire (v.
FEW 9, 5 b, n
o28), ou bien réfection d'apr.
il plaît, de l'a. fr.
plaisir* usité comme inf. jusqu'au
xiiies., sur le modèle des verbes comme
faire,
traire...